Inutile de se cacher derrière son petit doigt : les élections européennes, dont la campagne s’est ouverte hier, ne passionnent pas les foules. Pire, les électeurs qui devront se prononcer le 25 mai sont nombreux à ne pas vraiment savoir de quoi il retourne. Sans long discours, voici donc quelques clés pour s’y retrouver.

Pour qui vote-t-on ? L’Europe, comment ça marche ?
Les élections européennes permettent d’élire les 74 représentants de la France au Parlement européen.
Le Parlement, qui est en quelque sorte l’Assemblée de l’Europe et représente directement les citoyens, comporte 751 sièges pour les 28 Etats membres. Il partage le pouvoir législatif et budgétaire avec le Conseil, qui rassemble un membre du gouvernement de chaque Etat et dont la présidence tourne entre les Etats tous les 6 mois.
Ce "Conseil de l’Union Européenne" (ou "conseil des ministres", dont la composition change en fonction du thème abordé) ne doit pas être confondu avec le Conseil européen, qui est composé du chef d’Etat ou de gouvernement de chaque pays, et qui trace les grandes lignes de l’agenda de l’UE.
Enfin, la Commission Européenne est l’organe exécutif de l’UE, une sorte de gouvernement composé d’un représentant par Etat, mais qui est censé être détaché des intérêts nationaux et se charge d’écrire et de faire appliquer les lois européennes (votées par le Parlement).

Qui sont nos candidats ?
Les élections européennes sont tout sauf un scrutin de proximité ! Pour preuve, la taille des circonscriptions : celle du sud-ouest comprend les 18 départements des régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.
Il y a 8 circonscriptions en France, qui se répartiront 74 sièges proportionnellement à leur population. Cela fait 10 sièges pour le sud-ouest, où se présentent 25 listes (soit 500 candidats) ! Elles sont détaillées dans le tableau ci-dessus.

Comment vote-t-on ? Et pourquoi autant de candidats ?
Il s’agit d’un scrutin de liste en un seul tour, au suffrage universel, pour des mandats de 5 ans. La représentation est proportionnelle, sans panachage. Les sièges sont répartis, dans chaque circonscription, entre les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.
Le grand nombre de candidats s’explique par le fait qu’il n’y a pas besoin de parrainages pour se présenter et que les formations ne sont pas obligées de présenter des listes sur tout le territoire. Les élections européennes servent de tribune aux causes les plus diverses.

Qui sont les sortants ?
Lors des élections de 2009, la circonscription sud-ouest avait accordé 4 sièges à la liste UMP conduite par Dominique Baudis, deux à celle du socialiste Kader Arif, deux à celle d’Europe Ecologie emmenée par José Bové, une au Modem Robert Rochefort et une à Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche.
En Gironde, José Bové (17,96%) avait toutefois obtenu un meilleur résultat que le PS (17,49%), loin derrière l’UMP (26,96%). à Bordeaux, ce tiercé girondin était encore plus marqué : 31,54% pour l’UMP, 22,34% pour EELV, 15% pour le PS. Le FN de Louis Aliot avait plafonné à 3,53% dans la capitale girondine, 5,15% dans le département, 4,78% dans la circonscription.
Qu’en sera-t-il cette fois ? Réponse le 25 mai.•

Sophie Lemaire