On ne sait pas encore si Zinedine Zidane sera le prochain entraîneur des Girondins mais l’effet Zizou, lui, est déjà bien réel. Hier matin, lors de la traditionnelle conférence de presse de fin de saison du président Jean-Louis Triaud, il n’a presque été question que de l’ancien champion du monde. Dans la petite salle de presse du centre professionnel du Haillan, le nombre de journalistes présents battait même des records et certains ont dû rester debout pour suivre l’intervention du président.

 
Qu’a-t-on appris ? Pas grand chose... Dès son introduction, Jean-Louis Triaud a tenu à mettre les choses au clair : « Francis Gillot étant parti, va falloir recruter un entraîneur et je sais que c’est cette question qui motive essentiellement votre présence. Je vais vous répondre gentiment que vous êtes venus pour rien. Aujourd’hui, je ne vous dirai rien, et je trouve ça légitime. Je ne sais pas pourquoi on devrait vous faire participer au quotidien à nos réflexions, à nos contacts. C’est un domaine dans lequel on doit être discret et le jour où on aura abouti, on vous conviera pour vous faire part de notre choix.»

Bordeaux n’est pas pressé
Après ce préambule sans surprise, le président a passé l’essentiel de ses 45 minutes face à la presse à botter en touche. Suite à la confirmation par Nicolas De Tavernost, le président de l’actionnaire majoritaire M6, de l’existence de contacts entre le club et ZZ, Jean-Louis Triaud a tout de même été contraint de reconnaître que le coach adjoint du Real Madrid a bien été approché : « on ne peut pas le nier », a-t-il concédé. Mais il s’est empressé d’ajouter que « plusieurs options » étaient à l’étude : « parfois, pour changer du cadre traditionnel français, on peut se dire "pourquoi pas un entraîneur étranger" qui aurait fait ses preuves, parle français, et pourrait apporter un regard et un œil nouveau sur le football français. L’autre option, c’est de dire qu’on va prendre de la fraîcheur, de la jeunesse, de l’innovation, de l’envie, du punch. C’est aussi un choix satisfaisant.» Zidane ou pas, le profil recherché est celui de « quelqu’un de tonique, dynamique, en qui nous croyons. Il faut être convaincu par l’entraîneur, ce n’est pas le personnage médiatique qui peut nous décider.(...) Le choix de l’entraîneur, c’est une conviction forte sur le talent de la personne qui va nous rejoindre et sur ce qu’il peut nous apporter. On ne va pas se dire que si on prend tel entraîneur, on va avoir 50 abonnements de plus ou un joueur hésitant qui va nous rejoindre… ça ne rentre pas dans nos calculs. La décision est essentiellement sportive.» Pour en savoir plus, il faudra donc patienter : « il n’y a pas de date, aucun caractère d’urgence. On reprend le 26 juin, ça nous laisse beaucoup de temps. (...) Il n’y a pas de 1^er, 2^e ou 3^e choix, que des premiers choix. Mais il y a des chronologies.»

Des jeunes, du jeu... et Ramé !
Si le choix du coach conditionnera beaucoup de choses, le président a rappelé que l’objectif était toujours de répondre au challenge sportif en conservant des finances équilibrées : « on ne fera pas n’importe quoi.» Ainsi, l’intégration de jeunes du centre de formation sera encouragée : « il y a un vrai potentiel, comme Kaabouni et Touré. Il y a des garçons qui ont gagné la Gambardella qui sont susceptibles de nous rejoindre, ils sont mûrs pour nous rejoindre et jouer un rôle la saison prochaine. Il ne faut pas hésiter à les intégrer.» Le jeune attaquant Thomas Touré s’est donc vu proposer un contrat d’une durée d’un an.
A un an de l’entrée dans le nouveau stade, la qualité de jeu sera également scrutée : « les supporters souhaitent que les résultats du club soient en amélioration par rapport à ceux de cette saison dans la forme et dans les résultats.»
Enfin, la saison prochaine verra le retour d’un nom connu des supporters des Girondins: Ulrich Ramé, 41 ans, qui a porté le maillot Marine et blanc pendant 14 saisons, intégrera l’organigramme en tant que responsable de la performance dans le cadre de la formation. L'ancien gardien international suit depuis un an une formation d'entraîneur. «Il va nous apporter son envie, son enthousiasme, son savoir et sa disponibilité», a déclaré Jean-Louis Triaud. •

Olivier Saint-Faustin