A la CUB aussi, désormais, il va falloir compter serré. Non que cela n’ait pas été le cas jusqu’ici : des années de bonne gestion permettent aujourd’hui à la CUB d’être dans une situation financière encore saine. Mais après une longue période marquée par des investissements considérables (tramway, pont etc), à la CUB comme ailleurs désormais on s’attend à connaître des années de vaches maigres. En cause, la baisse des dotations de l’Etat et des produits fiscaux qui rentrent dans les caisses de l’intercommunalité. Alors qu’une hausse des tarifs des transports en commun s’annonce pour le mois d’août le nouvel exécutif de la CUB, désormais dirigé par Alain Juppé, a mis les points sur les «i» en fin de semaine dernière : l’heure est aux économies.

Baisse des subventions à prévoir


C’est Patrick Bobet, maire du Bouscat et vice-président chargé des finances, qui va avoir la lourde tâche de tailler dans les dépenses. Notamment dans celles liées au fonctionnement de l’institution. « La masse salariale de la CUB croît en moyenne de 4% par an depuis dix ans, notre objectif est de revenir à 3%», explique-t-il. Cela impliquera notamment un gel des recrutements.

Plus globalement, l’exécutif Juppé a fixé comme objectif une baisse de 10% des dépenses de fonctionnement d’ici la fin de la mandature, soit 1,7% par an. Les frais de communication vont baisser de 10%, les frais d’études («un peu trop systématiques» selon Alain Juppé) seront aussi surveillés. Patrick Bobet annonce aussi une baisse quasi systématique de 5% des dotations et subventions accordées par la CUB. 


Parallèlement, les investissements de l’agglomération - planifiés dans le cadre du PPI, plan pluriannuel d’investissement, vont aussi être regardés de près. « Il faudra prévoir un étalement dans le temps de certains équipements » annonce Alain Juppé. Certains grands projets d’équipement et d’infrastructure sont-ils menacés ? Les promesses électorales faites dans plusieurs communes concernant l’extension du tram pourront-elles être tenues ? Trop tôt pour le dire. On sait déjà en revanche que des projets jugés secondaires vont rapidement faire les frais de la nouvelle donne politique et économique.

L'Eté métropolitain dans le viseur

Ainsi, l’Eté métropolitain, programme de rendez-vous culturels initié par la présidence Feltesse, est sérieusement menacé dès 2015. Alain Juppé a déjà annoncé son intention d’abandonner le projet de construire huit nouveaux «refuges urbains», sur le modèle du «nuage» de Lormont ou des «Guetteurs» de Bègles. « Dépenser 800 00€ dans ce projet ne me paraît pas raisonnable dans le contexte actuel », indique le président de la CUB. Les difficultés économiques renforcent la conviction de la nouvelle majorité que la CUB doit se concentrer sur son coeur de compétences, dont l’animation culturelle ne fait pas partie.

A gauche, tout le monde n’est pas d’accord et des voix se sont élevées vendredi lors du Conseil (les maires de Martignas, Lormont, ou Bègles notamment) pour défendre certains projets de l’été métropolitain. «Aujourd’hui, plus rien n’est incontournable, a prévenu Alain Juppé. Nous sommes entrés dans une ère budgétaire nouvelle et nous devrons mettre bien des choses à plat».•


Sophie Lemaire

Photo : © archives Anthony Rojo