La Gironde, terre de modération ? Au lendemain de l’unique tour de l’élection européenne, la spécificité locale est sérieusement écornée quand même.

Certes, le résultat obtenu dans le département par le Front National est inférieur aux estimations publiées hier soir à l’échelon national. Mais de peu, et c’est bien la liste conduite par Louis Aliot qui est arrivée en tête en Gironde (21,47%) comme à l’échelle de la grande circonscription Sud-Ouest. Elle devance la liste UMP conduite par Michèle Alliot-Marie (20,26%) et celle (PS et radicaux de gauche) de Virginie Rozière (16,03%). José Bové (EELV, 11,72%), Robert Rochefort (modem-UDI, 9,72%) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche, 7,48%) dépassent aussi la barre des 5%. Si le candidat FN a fortement progressé (5,15% en 2009), c’est moins le PS (17,49% en 2009) que l’UMP (26,96% en 2009) et EELV (17,96% en 2009) qui subissent une forte baisse.

Le FN 5e à Bordeaux
Une fois de plus, Bordeaux et plusieurs grosses communes de la CUB se démarquent de cette tendance nationale. Dans la capitale girondine, le FN ne fait pas mieux que 5e, mais rassemble 11,52% des suffrages là où le même candidat n’en avait réuni que 3,53% en 2009. S’il est distancé à Gradignan, Talence ou Bègles, le candidat du FN arrive en tête dans 11 des 28 communes de la CUB et en deuxième position dans la plupart des autres.
Dès hier soir, Alain Juppé voyait dans le résultat de son camp à l’échelon national « une défaite sévère pour la droite » et appelait à « un accord entre droite et centre qui partagent pour l’essentiel les mêmes valeurs ». à gauche, le président du conseil général Philippe Madrelle appelle tous les partis démocratiques à « une profonde remise en question ». •


Sophie Lemaire