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Elections Européennes : Après la déroute, la remise en question PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 27 Mai 2014 07:00

« Mais je suppose que tout ceci ne vous intéresse absolument pas...» Hier après-midi, après avoir présenté les principaux dossiers du conseil municipal, Alain Juppé n’a pas tardé à aborder le sujet que le parterre de journalistes, plus fourni que d’ordinaire, attendait.

Pour le maire de Bordeaux, le résultat du Front National, dimanche lors des élections européennes, est un « séisme, une grande défaite pour l’Europe » et « pour l’image de la France en Europe.»
Avec un total de 24,85% des suffrages obtenus dans le pays, mais aussi 21,47% en Gironde, le parti de Marine Le Pen est devenu « la première force politique du pays », a admis le maire, qui a toutefois précisé que ce résultat devait être pondéré au regard des 57,57% d’abstention. Si le FN n’est arrivé que cinquième à Bordeaux (11,52%), chacun tentait, en marge d’un conseil municipal où ce coup de tonnerre n’a pas été évoqué en séance, de comprendre les raisons d’une telle déferlante bleue marine.

Une UMP plus au centre ?
Selon Alain Juppé, dont le parti a terminé deuxième avec 20,80% des voix, il s’agit d’un « échec pour le gouvernement qui subit une déconfiture et un échec pour l’opposition, l’UMP en particulier, dont le manque de cohésion explique sans doute cette performance.» L’ex-premier ministre estime qu’il faut « réagir en réformant l’Europe, qui doit changer sa façon de fonctionner en matière de croissance, d’emploi, de politique énergétique, de contrôle des flux migratoires, et apporter des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens.»
Alors que doit se dérouler aujourd’hui un bureau politique de l’UMP, Alain Juppé plaide pour un rapprochement avec les partis du centre, l’UDI et le MoDem : « nous avons sans doute des divergences avec eux, mais nous avons aussi beaucoup de points de convergence. Parlons-en et essayons de voir dans quel contexte nous pouvons nous mettre d’accord sur une plateforme commune.»
Le maire de Bordeaux souhaite également un changement de philosophie du parti qu’il a créé : « essayer de doubler le Front national sur son propre terrain, cela nous a amené aux résultats d’hier. Cette stratégie, outre qu’elle est inacceptable sur le plan des principes, est vouée à l’échec.»

« L’Europe reste un rêve »
Pour Michèle Delaunay, députée socialiste et ex-ministre, l’échec du parti gouvernemental, troisième avec 13,98% des suffrages, et la victoire du FN sont « une mise en garde très sévère pour chacun de nous et d’abord pour la représentation politique, et pour notre gouvernement qui doit désormais proscrire certaines pratiques politiques, se renouveler, être, et là je pense aux élus, plus proches des citoyens.»
S’il se réjouit de la belle performance d’EELV à Bordeaux (troisième avec 15,60%), Pierre Hurmic évoque lui son « inquiétude.» « Il s’agit d’une sanction qui est apportée à la classe politique qui n’a pas su donner de l’Europe une image suffisamment appétissante pour que les électeurs s’y retrouvent. Il y a une responsabilité collective et il y a maintenant une énergie collective à trouver pour tous les partisans d’une autre construction européenne. Celle-ci a besoin d’être réorientée, c’est ce que nous ont dit les électeurs. Mais je persiste à penser que l’Europe reste un rêve, que c’est notre avenir et que c’est un avenir à construire mais différemment.»
La seule à avoir le sourire hier était Catherine Bouilhet. L’élue FN, qui voit dans ce résultat un « vote d’adhésion » aux idées de son parti, considère que les messages des électeurs est celui d’une sortie de l’Union Européenne : « c’est un ras-le-bol généralisé. On n’a plus aucune frontière, n’importe qui rentre, on est envahi. Mon fils est au chômage, c’est le travail de nos jeunes qui disparaît. Quand on voit que Renault va construire une voiture en Slovaquie, ça suffit. Il faut que nos usines restent en France, ce sont nos emplois. Marine veut fermer nos frontières intelligemment et garder nos emplois.» • 

 

Olivier Saint-Faustin

Photo : Pour Alain Juppé, les résultats des Européennes est un « séisme » et une « défaite pour l’Europe » © ARCHIVES BORDEAUX7

 

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