La Ville de Blanquefort s’oppose à un arrêté préfectoral autorisant la création et l’exploitation d’une nouvelle gravière. La ville déposera bientôt un référé pour bloquer l’installation de cette carrière qui va à l’encontre de sa politique environnementale.

« Sur Blanquefort, c’est bon. On a donné. Nous n’irons pas au delà. » Le ton de Véronique Ferreira, la maire de la ville, ne souffre d’aucune équivoque. Retour sur le dossier.
La société GSM, important producteur de granulats en France, souhaite exploiter une carrière au lieu-dit l’Andouilla, à Blanquefort, sur la route de Parempuyre. Elle a obtenu pour cela l’accord des propriétaires et surtout celui de la préfecture, le 16 septembre 2013, pour exploiter pendant six ans ce gisement de 500 000 tonnes de sables et graviers alluvionnaires. Les conseils municipaux de Blanquefort mais aussi de Parempuyre, ville à proximité de la carrière, sont tous deux opposés à cette exploitation. « Cela fait 40 ans que nous avons des exploitations de carrières sur la commune », explique Véronique Ferreira. Et ce projet est visiblement celui de trop.

Contraire à la politique de la ville
Premier argument de la mairie, le projet est contraire à la politique de la ville en terme de préservation environnementale et écologique et au regard de l’opération « 55 000 hectares pour la nature » de la CUB. « L’espace de l’Andouilla » est aussi une bonne terre maraîchère. « Une terre rare sur la CUB » renchérit la maire.
Deuxième argument, même si GSM assure un comblement au fur et à mesure avec des matériaux inertes issus de déchets de BTP, la mairie soulève le fait que l’entreprise n’est pas propriétaire et ne propose qu’un contrat d’exploitation du sous-sol ; ce qui ne l’oblige en aucun cas à une remise en état. GSM a pourtant prévu un réaménagement « en zone naturelle marécageuse... »

Pas contre GSM mais pour la défense du projet de territoire
En plus de ces éléments, la ville de Blanquefort souligne aussi l’impact paysager, sur la faune et la flore ainsi que sur les habitants. Aussi, elle déposera bientôt un référé contre l’arrêté préfectoral pour bloquer ce projet et fera aussi un recours sur le fond, toujours auprès du tribunal administratif. Isabelle Maillé, adjointe au sport et à l’agriculture, s’interroge aussi sur la difficulté à contrôler la présence effective de « matériaux inertes » dans le travail d’après-exploitation.
De plus, Blanquefort possède aussi un projet de base nautique et de plage urbaine « sur le terrain d’en face.»
Difficile de deviner l’avenir du projet GSM. La municipalité de Blanquefort veut tirer la sonnette d’alarme pour alerter sur les impacts de projets qui rentrent en contradiction flagrante avec sa vision de la ville. •

Jean-Yves Saint-Céran

Photo : Isabelle Maillé, adjointe au sport et à l’agriculture à la mairie de Blanquefort, sur le site de l’Andouilla © JYSC