Les nombreux curieux qui se sont amassés autour du périmètre de sécurité mis en place par la police, ce midi autour de l’agence Pôle Emploi de Cenon, face à la mairie, ont craint le pire. Mais finalement, il y a eu plus de peur que de mal.

Il était 11h15 lorsqu’un couple de trentenaires, « vêtus à l’européenne, visages à découvert », a pénétré dans l’agence, où se trouvaient alors 61 salariés et plusieurs visiteurs : « immédiatement, l’homme a demandé à parler à la direction, raconte Jean-Claude Borel-Garin, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) en Gironde. Quand il lui a été demandé pourquoi, il s’est dépoitraillé et a montré des objets qu’il avait sur lui. Il a sorti un aérosol lacrymogène, un flacon d’essence pour briquet ainsi qu’un flacon de gaz pour briquet. Il a mis tout ça par terre en disant : "je sais m’en servir, je suis capable de faire tout sauter et de tout brûler". Les infos étaient assez alarmistes car on nous disait qu’il avait un sac sur le dos et que sa femme avait certainement, mais on n’a pas pu le vérifier, un seau avec peut être de l’essence. A ce moment-là, une procédure d’urgence a été déclenchée. Le personnel ainsi que quelques visiteurs qui étaient sur place ont quitté les lieux.»



Le couple s'est finalement rendu

Rapidement, plusieurs véhicules de police, les pompiers et treize membres du GIPN sont arrivés sur place. Le périmètre a été bouclé et les policiers d’élite ont pénétré dans le bâtiment : « personne ne les a vus sortir par devant mais on sait qu’il y a d’autres issues, donc la procédure, quand il y a des personnes retranchées, c’est de faire intervenir le GIPN, de ne pas prendre de risque, surtout quand ils sont menaçants, reprend le DDSP. On a fait tous les niveaux, du sous sol au 3e étage et les toits, il n’y avait rien. A priori, le couple a dû sortir par une des multiples sorties que l’on a sur l’arrière.»

La fouille minutieuse des lieux s’est achevée peu avant 15 heures. La présence dans l’agence de caméras de vidéosurveillance devrait aider les policiers dans leur enquête pour retrouver le jeune couple : « on a une image et un signalement précis du couple, ils sont en cours d’identification », poursuit Jean-Claude Borel-Garin.
En fin d’après-midi, l’homme et la femme, qui ne semblent pas être des habitués de l’agence et qui ont été vraisemblablement dépassés par l’écho de leur geste, se sont présentés d’eux-même au commissariat de Cenon, où ils ont été placés en garde à vue. •

Olivier Saint-Faustin

Photo : Treize hommes du GIPN ont été mobilisés ce midi à Cenon © OSF