Quoi de plus convivial qu’une partie de pétanque pour se changer les idées et se détendre ? Cette assertion, que tous les campeurs du monde connaissent bien, des chefs d’entreprises bordelais l’ont reprise à leur compte.

Hier en fin d’après-midi, sur la place des Quinconces, 90 responsables d’entreprises, businessmen et décideurs économiques ont participé à la deuxième édition de la "boule girondine inter-entreprises". Ici, comme dans toute partie de pétanque qui se respecte, on parle de la pluie et du beau temps, sans doute de foot, coupe du monde oblige, mais aussi, et c’est plus rare au moment de lancer le cochonnet, de gros sous et d’affaires à faire.

Le business passe par le réseau
Cette rencontre sportive atypique est organisée par Bordeaux Gironde Investissement (BGI), une association qui appartient à l’univers des agences de développement économique et de promotion économique de l’agglomération bordelaise et de la Gironde : « notre coeur de mission, c’est de prospecter, d’identifier des projets et de faire en sorte qu’ils se réalisent, aussi bien en France qu’à l’étranger, explique Robert Ghilardi de Benedetti, le directeur général de BGI. Notre association compte 200 adhérents, dont 80% d’entreprises. Chaque année, nous nous réunissons deux fois pour les assemblées générales, un rendez-vous très formel. Avec les adhérents, nous nous sommes dit qu’il serait sans doute intéressant de nous rencontrer dans un cadre un peu moins formel, plus détendu. D’où l’idée de mettre en place ce tournoi de pétanque.»
Pour favoriser les échanges entre les participants, chaque équipe dispute trois rencontres, soit autant de possibilités de faire des connaissances et de développer son réseau : « ce sont les adhérents qui ont choisi le format, reprend Robert Ghilardi de Benedetti. Dans nos métiers, le business repose notamment sur la constitution d’un réseau et cela passe par des relations qui vont au-delà des simples relations d’affaires. L’idée, c’est que nos adhérents font venir des gens qui sont susceptibles de rejoindre notre club. Ensuite, dans ce type d’événement, des liens se créent, on discute de sujets très variés. Un adhérent peut par exemple évoquer un fait qui paraît anodin à ses yeux mais qui peut paraître intéressant aux yeux d’un autre...»

« On fait du B to B »
Si l’aspect sportif, lors d’un tel rendez-vous, semble relégué au second plan, les participants jouent malgré tout le jeu. Dans le milieu des affaires, rares sont ceux qui aiment perdre... « C’est un vrai tournoi avec un vainqueur et des lots à gagner », sourit le directeur général de BGI.
Le niveau de jeu, évidemment, n’atteint pas des sommets mais pour ces boulistes amateurs, l’essentiel est ailleurs : « ici, on fait du B to B, admet Adrien Perrot, du réseau BlueCub. C’est plus simple de faire du business sur un événement de ce type. La relation de confiance est plus facile à établir.» « Cela permet d’aborder les choses d’une manière plus conviviale », appuie Loïc Gourvennec, d’Atlantique Berlines.
A la fin du tournoi, une cérémonie de remise des prix a permis de récompenser les boulistes les plus performants. Puis une soirée « conviviale » est venue ponctuer ce rassemblement. Mais à ce moment-là de la journée, entre deux petits fours, pas sûr que les participants aient beaucoup parlé de sport... •

Olivier Saint-Faustin

Photo : 90 chefs d’entreprises et acteurs du monde économique ont participé au tournoi hier © OSF