Si vous vous êtes baladés sur les quais depuis mercredi vous avez dû remarquer le Santa Maria Manuela ! Impossible d’échapper en effet aux quatre mâts du voilier qui s’élèvent au-dessus des tentes de la fête du vin. 

Amarré au ponton d’honneur, le navire se visite dès aujourd’hui et jusqu’à son départ au large, dimanche. Car si actuellement la goélette n’est utilisée que pour le tourisme culturel et la formation des élèves, il fut un temps où il pêchait la morue du côté de Terre-Neuve. Construit en 1937, le Santa Maria Manuela était devenu obsolète jusqu’à ce que l’entreprise Pascoal & Filhos SA commence sa rénovation en 2007. Trois années de travaux ont ainsi été nécessaires pour permettre au navire de retrouver de sa superbe. L’objectif était de reconstituer l’aspect original du quatre mâts.

Un objectif atteint selon le commandant portugais du Santa Maria Manuela, Antonio Saõ Marcos, qui nous promet en souriant qu' « on ne voit pas de différences : de loin, c’est le même ». Dans un français quasi-parfait, il en profite pour expliquer que le voilier n’avait pas été nommé d’après une Sainte, mais d’après le nom de l’épouse du premier armateur, ce dernier voulant rendre hommage à la mère de ses 16 enfants !

Les normes de sécurité, vieilles de 77 ans, ont tout de même été mises à jour et quelques changements se sont avérés nécessaires concernant l’équipement et les installations de confort. Ainsi « les anciennes cales à morue ont été transformées en cabines pour stagiaires », s’amuse le commandant, tandis qu'une grande pièce à vivre et un "self" ont été aménagés pour le bonheur des passagers. Cependant ne vous attendez pas à des suites royales ! A bord, tout est pensé en fonction de l'espace disponible et des contraintes liées à la navigation. Ainsi dans les chambres, les passagers devront s'accomoder de leur lit d'1m80, de leurs collocataires (4 personnes par cabine) et de la petite salle de bain... partagée avec les voisins. La vie en mer, c'est aussi apprendre à manger alors que le bateau tangue. Heureusement les tables et les chaises sont fixées au sol ! Une ambiance particulière donc et un espace limité certes, mais "suffisant" selon le commandant, qui dispose d'une chambre à peine plus grande que le reste de l'équipage.

L'arrêt de la pêche ne signifie pourtant pas, loin de là, la fin de la navigation pour le quatre mâts portugais. 17 employés et jusqu’à 50 stagiaires ou passagers sont ainsi présents sur le Santa Maria Manuela, qui après son escale à Bordeaux, passera entre autres par l’Angleterre, la Norvège, le Danemark, l'Allemagne et, enfin, le Portugal.

Maxime Gravier 

Pour vister le voilier, rendez-vous au ponton d'honneur du jeudi au dimanche de 11h à 17h. Tarif unique de 3€.  

Photos: © Maxime Gravier