Toute la semaine, Direct Matin Bordeaux7 s’intéresse aux préparatifs des cérémonies du 14 juillet à Bordeaux. Lundi prochain, les forces armées défileront aux Quinconces pour célébrer la Fête nationale. S’il n’a pas l’ampleur du défilé parisien, le rendez-vous bordelais est un moment important pour tous ses participants, et ceux-ci préparent activement le jour J. Rencontres.

On ne va pas vous mentir, Hyères et ses copains ne sont pas Français. Mais lorsqu’ils défilent le 14 juillet, ils arborent aussi fièrement les couleurs françaises que n’importe lequel des militaires qui les entourent. On force le trait, pensez-vous ? Peut-être un peu... Car Hyères et ses acolytes sont des chiens. Des chiens de défense du 17e groupe d’artillerie, installé au sein du camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle.

Sur le site, plusieurs dizaines de ces animaux passent chaque année. la plupart sont des bergers belges malinois ou des bergers allemands, élevés en Allemagne ou aux Pays-Bas et généralement âgés de un à trois ans lorsqu’ils débutent ce que l’on peut assimiler à une formation : « ici, le but est de préparer les chiens, les débourrer et les livrer, résume l’adjudant-chef Yann Corfmat, maître-chien au sein du 17e groupe d’artillerie. Moi, je suis chargé de la livraison et du renouvellement du cheptel militaire. Je ramène environ une quarantaine de chiens par an. Ils restent cinq semaines, pendant lesquelles nous faisons du "pré-dressage". On leur apprend par exemple à aboyer, à réagir à une situation précise.»



« Des chiens gentils »

Pour dénicher les animaux correspondant au profil recherché, les militaires s’appuient sur des « rabatteurs », des coordinateurs qui font leurs achats auprès des différents éleveurs : « nous réalisons des tests de caractère pour déceler la spécialité vers laquelle orienter le chien, reprend Yann Corfmat. Ce sont des chiens gentils, ce qui n’était pas forcément le cas avant. De plus en plus, on recherche des animaux sociables et équilibrés.»

Au camp de Souge, ces chiens se spécialisent dans la défense, soit, pour l’essentiel, la sécurisation des installations militaires : « tout chien de défense doit être capable de défendre son maître, c’est écrit dans les textes militaires », appuie l’adjudant-chef.

Certains des chiens ont également d’autres spécialités, comme la recherche d’explosifs ou de stupéfiants, mais dans ces cas, l’enseignement s’effectue ailleurs. 
Hyères, le fidèle compagnon à quatre pattes de Yann Corfmat, un beau bébé de 42 kg tout de même, est ainsi apte au « pistage opérationnel » : « si une personne disparaît ou qu’il faut par exemple retrouver quelqu’un qui vient de commettre un vol dans un de nos dépôts, le chien peut suivre ses traces jusqu’à 3 km.»

Lundi, l’adjudant-chef et son animal défileront donc sur la place des Quinconces, un moment toujours « touchant » selon le militaire. Et l’animal, lui, appréhende-t-il ? « Ils ne sont pas très habitués à ça, sourit le maître. Mais ils ne sont pas excessivement gênés par la population non plus. Ici, on les rassure et de toutes façons, ils sont bien dressés. Finalement, nous sommes plus gênés par les gens qui cherchent à les caresser.» Ils sont gentils, oui, mais mieux vaut rester prudent... •


Olivier Saint-Faustin

Photo : L’adjudant-chef Yann Corfmat et son chien de défense, Hyères © OSF