Sous ses faux airs de bus magique, le bus des curiosités emmène lui aussi ses passagers dans des aventures en tout genre. Le concept est simple et efficace : jusqu’au 19 septembre, l’association organise en partenariat avec 14 communes de la CUB des excursions culturelles dont la destination demeure secrète jusqu’à l’arrivée.

Mais même courte, la surprise pique la curiosité des participants. Et pas la peine d’interroger le chauffeur ou l’organisatrice, les deux seuls à être dans la confidence ; ils sont incorruptibles.

L’aventure à proximité
Ils étaient une vingtaine samedi dernier à s’être inscrits auprès de la commune de Cenon. Si on n’est pas étonné de trouver de nombreux retraités, souvent adeptes des sorties culturelles en groupe, il faut toutefois noter que l’activité attire également les familles : une mère et ses deux filles, un frère et sa sœur et une grand-mère et sa petite-fille s’étaient laissés tenter. Tous ne disposent que du lieu de départ, et du « goût pour l’aventure », selon Danièle, qui participe pour la deuxième fois. Toutefois, pas de crainte à avoir, les activités se veulent tout public et se limitent à la région bordelaise. Pas de saut en parachute au Costa-Rica donc, mais des soirées à base de concerts, opéras, pièces de théâtre, numéros de cirque, expositions...



« On va où déjà ? »


Une fois dans le véhicule, l’ambiance est bon enfant, presque enfantine. Les « on va où déjà ? » malicieusement lancés et les pronostics sur la destination aussi passionnés que durant la coupe du monde animent le bus. Après 30 minutes de suspense, on s’arrête devant le parc de l’hôtel de ville de Mérignac, qui accueille les Escales d’été. Sur les visages, les premiers sourires, mais aussi des yeux écarquillés et quelques sourcils froncés. « Pas grave », nous lancera plus tard Anne, guide du jour, qui assume la part de risque du concept. Entre un clown belge, des danseurs hip-hop, des gymnastes et des musiciens, le bus des curiosités avait misé sur la diversité. Martine et Claude ont trouvé l’activité « un peu basique » alors que Paule et sa petite-fille ont beaucoup aimé ces spectacles « bien conçus, qui s’enchaînent bien.» On essaye de se mettre d’accord pendant le trajet du retour, mais chacun repart finalement avec ses propres impressions. Jérémy rêve lui d’une association semblable dans sa ville d’origine, Brive. Ses prières seront peut être bientôt exaucées puisque le projet de Véronique Pommier a été présenté à François Hollande et pourrait, s’il réussit son opération de séduction à l’Elysée, s’exporter partout en France. • Maxime Gravier

Photo : © MG