Inédit depuis près de 40 ans, une nouvelle église va être construite à Bordeaux.

C’est dans l’éco-quartier de la rive gauche, Ginko, que les travaux pour Notre-Dame du Lac commenceront début 2015. Le projet a été voulu et financé par l’Eglise pour répondre à la volonté des habitants du quartier et des Aubiers, « demandeurs d’un lieu de culte », selon le vicaire général de Bordeaux, Jean Rouet.
C’est l’architecte Emilie Lovato-Brochet qui a été choisie pour relever le défi consistant à intégrer le bâtiment dans Ginko, satisfaire les besoins des paroissiens et respecter la volonté du diocèse, rien que ça.



Son symbole : sa façade

Déjà responsable de la restauration intérieure de la paroisse de Gradignan en 2007, l’architecte confie néanmoins que « c’est la première fois qu’elle en dessine une.» Elle explique ainsi qu’« on ne construit pas une église comme on construit une salle des fêtes.»
En plus des éléments indispensables, l’espace assemblée / chœur ou celui de l’autel, elle a également dû intégrer des logements de fonction. Un projet comportant un cahier des charges donc, mais avant tout « un travail en collaboration avec le diocèse », selon l’architecte.
Par exemple la façade Est du bâtiment, futur symbole de Notre-Dame du Lac, est issue d’un échange entre les deux acteurs, « la synthèse de toutes les envies.» Le résultat aura une forme élancée, avec un clocher intégré et une croix faisant office de fenêtre. Deux cloîtres seront également créés, un extérieur et un intérieur, ce dernier comportant un bassin qui recueillera l’eau du toit.



Plus que quatre murs et un toit

L’église bordelaise avait à cœur de créer un « lieu vivant et signifiant.» Sur ce dernier point, Jean Rouet estime qu’« une église, ça doit être un objet, une sculpture, pas un simple bâtiment.» La paroisse cherche donc à être la plus visible possible, mais également à montrer que plus que quatre murs et un toit, c’est un lieu de vie.
L’architecte a ainsi pris le parti de placer l’assemblée et le chœur dans une « coque en bois », pour accentuer son côté chaleureux et contraster avec le béton extérieur. Un béton qui n’est pas forcément le matériau que l’on retrouve dans le quartier, mais qui permettra de bénéficier des « meilleures conditions thermiques », d’après Emilie Lovato-Brochet.
« Ce qui fait le lien dans Ginko ce n’est pas l’unité des matériaux mais le paysage », explique-t-elle. L’intégration de Notre-Dame du Lac à l’éco-quartier passera également par sa relation avec l’environnement ; le projet a pour objectif d’atteindre une acoustique optimale permettant de se passer des micros. Après tout, les voix du Seigneur sont impénétrables... •


Photo : Notre-Dame du Lac telle qu’elle devrait être à la fin des travaux, début 2016 © DR