Pierre Hurmic n’ira pas jusqu’à dire que le retour, en avril dernier, d’Alain Juppé à la tête de la CUB est une bonne chose mais il admet, sourire au coin des lèvres, qu’elle lui facilite les choses.

« Même si j’étais déjà très critique, j’étais dans une position ambiguë sous l’ancienne présidence (celle du socialiste Vincent Feltesse, ndlr), explique l’élu Vert à la mairie de Bordeaux et à la CUB. On se sentait parfois des béni-oui-oui. Sur les thématiques de l’environnement, Alain Juppé se cachait en disant qu’il ne pouvait rien faire. Il n’a plus cette excuse là aujourd’hui. Maintenant, c’est plus simple, on a un interlocuteur unique qui a toutes les cartes en main pour agir.» Et des actes, les élus EELV de Bordeaux en attendent plusieurs.



« Que Bordeaux soit exemplaire »

En cette période de rentrée, deux principaux objectifs sont assignés au maire de Bordeaux par Pierre Hurmic et sa collègue Delphine Jamet. Tous deux s’inscrivent dans une même perspective : pousser l’agglomération bordelaise vers la « transition écologique et énergétique.»
« Nous voudrions que Bordeaux soit exemplaire dans deux domaines : d’abord en devenant un territoire à énergie positive puis une ville zéro déchet. L’agglomération peut être un laboratoire intéressant.»

Pour y parvenir, les élus EELV s’appuient sur les initiatives mises en place par les villes jumelées avec la capitale girondine. A Munich, par exemple, la commune s’est fixée l’objectif d’atteindre une autonomie énergétique en 2025 alors que, selon les Verts, « Alain Juppé évoque un objectif de 23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.» La multiplication des panneaux photovoltaïques, la rénovation thermique de l’habitat pour limiter la consommation d’énergie ou le développement de réseaux de chaleurs sous-exploités pourraient être, entre autres, des pistes à explorer. Les Verts demandent ainsi officiellement à l’édile bordelais que la ville réponde à l’appel à initiatives du ministère de l’écologie sur « les 200 territoires à énergie positive pour la croissance verte.»

Concernant la question des déchets, c’est la ville de Los Angeles qui est citée en exemple. La mégalopole californienne recycle ainsi 76% de ses déchets. « Il faudrait faire plus de tri sélectif, valoriser les déchets, réduire les emballages grâce à des contrats locaux avec les super et hypermarchés ou encore interdire les bouteilles et sacs plastiques », expose Delphine Jamet. Là encore, les élus EELV demandent au maire de répondre à l’appel à projet « zéro gaspillage, zéro déchet », lancé par le ministère de l’écologie.
« Si les dotations de l’Etat baissent, il cible les aides en fonction d’objectifs, explique Pierre Hurmic. Il faut que la ville s’inscrive dans ces objectifs pour obtenir des aides. Et ce sont des priorités qui ne sont pas très coûteuses.» •

OSF

Photo : Les élus EELV de Bordeaux Delphine Jamet et Pierre Hurmic © OSF