Ce mardi, un défilé de mode est organisé au sein même des Galeries Lafayette de la rue Sainte-Catherine. Sa particularité ? Il sera entièrement réalisé par des étudiants d’une prestigieuse école privée Bordelaise, spécialisée dans la formation de futurs jeunes designers. 


Les panoplies sont déjà prêtes, rangées sur un cintre dans le couloir du fond. Ces travaux de fin d’année dernière resserviront lors du défilé qui réunira des étudiants de 1^re et de 2^e année. Une manière pour eux de « célébrer leur propre Fashion Week régionale », nous confie la directrice de l’établissement.
Créée en 1991, cette antenne bordelaise fait partie d’un réseau des 23 établissements à travers le monde. Elle a pour but de former les stylistes et les modélistes qui créeront les tendances de demain. On les initie à la découpe, au design et à la création de vêtements, mais aussi à des cours théoriques d’anglais ou de marketing, pour les former à une troisième année dans le grand centre parisien. 

Beaucoup de candidats, peu d’élus
Dans les salles, en train de travailler sur des mannequins et des planches à dessins, on trouve Agnès et Anastasia, deux étudiantes de deuxième année. Pour Agnès, c’est un rêve qu’elle avait au départ honte de révéler : « J’ai subi pas mal de réorientations. J’ai fait un Bac histoire de l’art, un BTS en communication, un an d’études d’anglais, un an de prépa d’orthophonie… Je suis passionnée par beaucoup de choses, mais j’ai dû choisir. Au début, je n’osais pas me diriger vers la mode, alors que j’en rêvais depuis toute petite », avoue- t-elle.
Dans cet établissement, chacun veut se démarquer, mais pas question de rendre la concurrence déloyale : « Il faut garder un esprit de compétition, mais sans écraser les autres.» Car les nombreuses heures de travail se font avant tout en groupe, et rien ne se fait à la légère. « Esmod est une école hyper pointue sur la technique. Le monde de la mode est très vaste, mais très exigeant. C’est pour ça que le travail d’équipe est très important », affirment les étudiantes. 

Un cursus réputé
Les ambitions de ces jeunes filles sont aussi très éclectiques : certaines voudraient monter leur propre marque, d’autres travailler dans la haute couture. Le stylisme, la lingerie, les vêtements pour hommes ou enfants, elles touchent à tout. Les niveaux sont inégaux, mais quand on débourse près de 9000 euros par an, il faut savoir s’adapter...
« Au début, je ne savais même pas faire un ourlet », nous confie Victoria, détentrice d’un Master Design. Cette étudiante fait partie d’un programme en accéléré appelé IP : une formation intense qui, en une seule année, réunit l’enseignement des deux premières. Un rythme acharné, qu’elles ont aussi choisi : « on n’a pas eu besoin de chercher beaucoup. Quand on veut étudier dans le secteur de la mode, cette école reste l’une des meilleures. C’est sûr que c’est beaucoup mieux pour mettre sur un CV ! », avoue Victoria. 
Parmi ces jeunes en apprentissage, certaines seront peut-être un jour les nouvelles créatrices en vogue : entre 81 et 87% des étudiants qui ont suivi cette formation trouvent un emploi dans les 6 mois. •

Photo : Les étudiantes de l’Esmod planchent sur de futures créations © RB