Le réaménagement de la place André Meunier, sise le long du cours de la Marne, à Bordeaux Sud, est un serpent de mer qui refait surface à intervalles réguliers depuis « une trentaine d’années », affirme Jacques Respaud.

L’ex-chef du groupe socialiste à la mairie de Bordeaux et toujours vice-président du Conseil Général connaît bien ce secteur dans lequel il réside. Le projet municipal de requalification d’André Meunier, l’ex-élu d’opposition le trouvait « bon.»
Il prévoyait un mix entre espaces minéraux et zones vertes, la création d’un théâtre de verdure ou encore un agrandissement et une modernisation de l’aire de jeu pour les enfants : « lorsqu’il a été présenté fin 2013, on prévoyait une fin des travaux en 2015, poursuit Jacques Respaud. Le financement était là, les travaux d’un coût d’environ 5 M€ avaient été votés par la ville. Tout avait bien commencé, le jardin a été clôturé en janvier dernier. Et depuis, plus rien ! »
Les barrières empêchant l’accès à la place sont en effet toujours là ainsi qu’un panneau annonçant un début des travaux en février 2014. A l’horizon, pourtant, aucun engin de chantier ni ouvrier...

Deux « pépins » bloquent le chantier
Lundi, en marge du conseil municipal, Alain Juppé a expliqué que les travaux avaient été « suspendus » en raison de « deux pépins » : « le parking que l’on a construit sous la place  (ouvert depuis décembre 2012, ndlr) a des désordres graves, des fissures, a-t-il dit. Un expert a été engagé et vous connaissez la lenteur des travaux d’expertise. Il y a aussi le fait que la CUB ne nous avait pas signalé la présence d’un gros collecteur d’égouts sous cette place, ce qui génère un risque.» En conséquence, a poursuivi le maire de Bordeaux, le site sera rouvert après quelques « travaux modestes.»
L’adjointe au maire du quartier, Emilie Kuziew, précise que le résultat de l’expertise commandée par la Ville est contesté par la société gestionnaire du parking, Urbis Park, qui a demandé une contre-expertise : « nous n’avions pas prévu ça et ce recours contentieux bloque tout. Cela nous coûte chaque jour de l’argent car le projet était prêt avec Fayat et nous pensions commencer en septembre. Après, il y a aussi le problème du collecteur d’assainissement de la Lyonnaise des Eaux qui est très ancien et menace de s’affaisser. La CUB était au courant et n’a pas informé la Ville. C’était une mauvaise surprise.»

« Pas un projet au rabais »
Ces explications ne convainquent pourtant pas les élus PS : « vous n’allez pas me faire croire que l’on a découvert ces problèmes en janvier », s’agace Jacques Respaud. « Bizarrement, on découvre maintenant des problèmes techniques qui mettent en péril des promesses électorales qui coûtent cher, relève la conseillère municipale socialiste Emmanuelle Ajon. C’est aussi le cas pour la piscine Galin (notre édition du 25 septembre), qui devait être rénovée et où on découvre de l’amiante qui n’était pas là un an avant... Dire que c’est un problème uniquement technique, c’est un bon moyen pour se dédouaner des promesses électorales...»
« Pas du tout, réfute Emilie Kuziew. Ce projet, que les Bordelais attendent depuis longtemps, est vraiment une priorité. Il sera peut être revu, plus simple, moins minéral, mais ce ne sera pas un projet au rabais et la place sera rouverte d’ici décembre. C’est un engagement sur lequel on ne peut et ne veut pas revenir.» •

OSF

Photo : Les élus PS Emmanuelle Ajon et Jacques Respaud devant la place André Meunier © OSF