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Ebola : Le CHU de Bordeaux est prêt « à faire face » PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 14 Octobre 2014 06:00

Ne pas se montrer alarmiste mais néanmoins réaliste. L’exercice n’est pas évident quand il s’agit d’évoquer un virus aussi contagieux et mortel que la fièvre Ebola.

 

 

Hier, au club de la presse de Bordeaux, Philippe Vigouroux, le directeur général du CHU de Bordeaux, s’est essayé à ce numéro d’équilibriste périlleux dans un contexte où la peur gagne du terrain en occident. Alors que des personnels soignants ont contracté le virus dans des pays que l’on imagine aussi bien préparés que la France, l’Espagne et les Etats-Unis, chaque gouvernement s’organise pour anticiper une menace bien réelle.

Un établissement de référence
Philippe Vigouroux a débuté son propos par un constat qui fait froid dans le dos : « tout au long de l’année, au CHU, nous pouvons avoir des cas complexes et contagieux, explique-t-il. Mais avec Ebola, nous sommes un cran au dessus en terme de dangerosité et de contagiosité. Nous n’avons jamais été confrontés à un risque aussi probable et fort, avec une mortalité qui reste exceptionnellement élevée de 50% en Afrique et estimée à 20% dans les pays très équipés. Notre responsabilité est d’être en mesure de faire face en sécurité à un éventuel cas d’Ebola. Historiquement, il y a un intense trafic entre l’Afrique de l’Ouest et la France donc il n’est pas impossible qu’arrive un jour quelqu’un qui soit porteur de ce virus.» 
Il existe en France douze établissements de référence qui seraient en première ligne dans le cas où une personne contaminée serait détectée dans le pays. Le CHU de Bordeaux est l’un d’entre eux et sa zone d’influence couvre tout le grand sud ouest, soit les régions Aquitaine, Limousin, Poitou-Charente et Midi-Pyrénées.

Huit chambres spéciales
Si un cas est découvert, une procédure très cadrée s’appliquera. Le transport sera assuré par le SMUR, qui disposera d’un véhicule spécialement préparé : il sera tapissé de vinyle afin d’être totalement étanche et éviter les projections, par exemple de salive, sur le véhicule lui même.
Le patient sera immédiatement conduit vers le CHU Pellegrin, qui dispose de chambres elles aussi spéciales : « au total, nous avons huit chambres de ce type, soit la possibilité d’accueillir huit patients, reprend Philippe Vigouroux. Elles ont une architecture spéciale, sont assez grandes pour pouvoir circuler autour du patient. Elles disposent d’un sas pour l’habillage et le déshabillage ainsi que de locaux annexes pour l’élimination des déchets.»
Le personnel, uniquement des « seniors » expérimentés, est formé pour faire face à la nature de la maladie et ses modes de contamination. La principale précaution, pour les soignants, se situe au niveau de l’équipement qu’ils devront systématiquement porter : « ce sont des tenues totalement étanches, et l’on met généralement plusieurs couches. On y est comme dans un sac plastique, si bien que le personnel ne peut y rester que deux heures au maximum, sinon il se déshydrate.» Enfiler, puis surtout enlever cette tenue, est un processus très long et risqué car c’est à instant-là que le soignant est le plus exposé au risque de contamination. L’opération s’effectue ainsi sous le contrôle d’une autre personne.
Actuellement, le CHU dispose de150 tenues de ce type et il devrait en avoir 600 prochainement : « il en faut 50 par jour pour prendre en charge un patient car on les jette après chaque passage », explique le directeur. « Si un patient est envoyé à Bordeaux, le CHU sera à même de le prendre en charge », conclut-il. •

 OSF

 

Photo : Selon son directeur général Philippe Vigouroux, le CHU de Bordeaux peut traiter huit patients © ARCHIVES BORDEAUX7 / OSF

 

 

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