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Travaux publics : « Nos entreprises vont crever » PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 14 Octobre 2014 06:00

Quand patrons et salariés descendent d’un même élan dans la rue pour défendre leurs entreprises, c’est généralement le signe que le mal est profond.

 

Cette mobilisation atypique, lancée par le secteur des travaux publics, se déroulera cet après-midi à Bordeaux (départ 15h du Conseil Régional en direction de la préfecture) et dans la plupart des grandes villes de France.
En crise depuis plusieurs années, les entreprises de travaux publics « tirent la sonnette d’alarme » et en appellent au gouvernement. Entretien avec Christian Surget, président de la Fédération Régionale des Travaux Publics en Aquitaine, organisme qui représente 431 entreprises, 20 000 salariés et un chiffre d’affaires annuel de près de 2,5 milliards d’euros.



Le secteur des travaux publics est en difficulté depuis quelques années déjà. Pourquoi vous mobiliser aujourd’hui ?

Aujourd’hui les investissements sont au ralenti voire complètement arrêtés en ce qui concerne les collectivités vers nos entreprises. C’est lié à l’inquiétude qu’ils ont de voir les dotations de l’Etat baisser de façon radicale. Cela fait plusieurs années qu’on dit "attention". On demande aux collectivités de se serrer la ceinture et cela se fait au détriment de l’investissement. La profession a déjà perdu 2000 emplois secs depuis 2010, sans parler de l’intérim par exemple, et là, ce seront 3000 emplois induits qui risquent de disparaître d’ici quelques mois. Et nos entreprises ne renouvellent plus ni leur matériel, ce qui est grave, ni leur personnel, ce qui est dramatique pour demain.



Y a-t-il eu des fermetures d’entreprises ?

Il n’y a pas encore de fermeture d’entreprises mais on a des entreprises qui sont en énormes difficultés. J’ai encore vu un responsable la semaine dernière qui se demande comment il va finir l’année. Je ne veux pas être vulgaire mais si ça continue, nos entreprises vont crever, ce n’est pas possible. Il y a des entreprises dans un état que vous ne pouvez pas imaginer. Mais c’est aussi le cas pour des grands groupes et leurs filiales ! Imaginez si tous les grands groupes, Colas, Vinci, Fayat, etc, se mettent à licencier ! Vous imaginez le choc que cela créerait ? Donc tout le monde se serre la ceinture, les prix aujourd’hui sont devenus catastrophiques ! On est en train de se précipiter dans le gouffre. Et quand on y sera, on aura cassé le tissu industriel de nos entreprises ! Le personnel dans nos entreprises est extrêmement inquiet car il est en train de prendre conscience que demain il n’aura peut être plus de travail alors qu’il sait qu’il y a des besoins.



Qu’attendez-vous de l’Etat ?

Nous proposons deux choses : la première, c’est une augmentation de deux centimes d’euros de la taxe sur le diesel. 850 M€ de l’écotaxe devaient être dirigés vers les investissements des infrastructures, soit le renouvellement des routes, l’entretien du patrimoine et le développement du réseau routier. Vous savez ce qu’il en est devenu… Ces deux centimes amèneraient 450 à 500 M€. La deuxième, c’est un remboursement de la TVA auprès des collectivités l’année où elles font leurs travaux, ce qui leur permettrait d’avoir de la trésorerie et ainsi de pouvoir lancer des travaux sans avoir à emprunter. On se bat pour aider les collectivités à obtenir des moyens de financement afin de lancer des opérations.



Une mobilisation comme celle d’aujourd’hui est inédite ?

C’est la première fois que nous avons une mobilisation nationale de ce type sur une journée. Il y aura les chefs d’entreprises, les cadres et les ouvriers. La mobilisation n’a pas été compliquée à faire, croyez-moi. J’ai d’ailleurs limité volontairement la participation à 800 ou 1000 personnes. Je ne veux pas qu’on soit plus. Ce n’est pas une manifestation mais une mobilisation. •


Recueilli par OSF


Photo : Christian Surget, président de FRTP Aquitaine © FRTP AQUITAINE

 

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