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En souvenir d’« Attila le Gaulois » PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 22 Octobre 2014 06:00

Celui qui rencontre Jean-Claude Blandin pour la première fois comprend rapidement pourquoi l’homme était surnommé « Attila le Gaulois » dans sa grande période de catcheur amateur, dans les années 70 et 80.

 

Il n’y a qu’à regarder sa grande moustache, qui rappelle les albums d’Astérix, son physique imposant, sa solide poignée de main ou son allure de bon-vivant qu’il ne faut tout de même pas trop titiller... « Au début, on m’appelait Super X le Gaulois, sourit-il. Puis après est venu Attila, car j’avais de longs cheveux et déjà une grosse moustache. C’est un ami qui a trouvé ce nom. Attila le dévastateur, il trouvait que ça m’allait bien.»

Près de vingt ans de carrière
Quand il évoque sa carrière de catcheur, Jean-Claude revit les instants, cite les dates avec une précision qui en dit long sur la passion qui l’a animé pendant près de vingt ans.
Né en 1948, le jeune homme d’alors commence par la lutte, sport que pratiquait son père, à 15 ans. Après l’armée, en 1969, il découvre le catch grâce à un ami. « Cela m’a tout de suite plu, raconte-t-il. A l’époque, ça n’avait rien à voir avec aujourd’hui. Nous étions de vrais sportifs et c’était un sport populaire en France. Les gens étaient fans, ils allaient voir du catch pour se défouler. C’était du sport-spectacle.» 
Avec son air patibulaire, Attila jouait souvent le rôle du méchant : « dans les matchs, il y avait toujours le beau et le toc. Le beau, c’était la star, celui qui attirait la sympathie du public et qui faisait de belles prises. Le toc, lui, faisait des coups bas, des coups en traître, et le public le huait. Pour moi, c’était un vrai plaisir de faire râler les gens.»
Jusqu’à l’âge de 40 ans, Jean-Claude Blandin a participé à des compétitions, des tournées dans tout le grand sud-ouest et au-delà. En parallèle, il a mené une éprouvante carrière de docker dans le port de Bordeaux, tout en assurant la sécurité dans des bals populaires du département : « à l’époque, j’étais violent, rigole-t-il. Heureusement, ça a changé avec le temps.»

« Un sport de second rang »
Aujourd’hui, Jean-Claude est un paisible retraité qui passe ses vacances à parcourir la région au volant de son camping-car. Ses années de catcheur, il les évoque avec nostalgie, souvenir d’une époque révolue : « avec le catch, j’ai bien rigolé, j’ai passé du bon temps, rencontré des gens fantastiques comme Roger Couderc. C’était la belle époque, les gens étaient conviviaux. On était pris pour des stars, des hommes hors du commun. Les spectateurs venaient nous voir dans les loges, discuter avec nous. Ils aimaient ça, c’était sympa.»
Près de 30 ans après ses derniers matchs, Jean-Claude garde les stigmates de ce sport violent. Equipé de prothèses aux hanches, il se déplace avec difficulté mais ne regrette rien. Ou plutôt, il ne regrette qu’une chose : ce que son sport de coeur est devenu. « Aujourd’hui, je ne regarde plus le catch, souffle-t-il. Je n’ai plus la passion et ça m’attriste de voir que c’est devenu un sport de second rang. Ce que j’aimais, c’était le côté amateur. Mais maintenant, il faut de l’argent dans tous les sports. Je ne pense pas que ça puisse repartir un jour.» Qu’importe, les souvenirs de cette époque heureuse, eux, ne s’effaceront jamais. •

Olivier Saint-Faustin

 

Photo : Jean-Claude Blandin, alias Attila le Gaulois, a arpenté les rings pendant près de vingt ans © OSF / DR

 

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