Former les écocitoyens de demain est un travail de longue haleine qu’il convient de débuter aussi tôt que possible.

Hier après-midi, au club des Marins de la Lune, sur le quai de Queyries à Bordeaux, c’est Clément Salzes lui-même qui s’est attelé à cette tache fondamentale. Le marin bordelais, qui a participé il y a quelques mois à sa première Solitaire du Figaro, où il s’est classé 29^e sur 38 participants, a animé, aux côtés de responsables de la Surfrider Foundation de Bordeaux, un atelier de sensibilisation aux enjeux de la protection de l’environnement dans le milieu marin auprès d’enfants âgés de 6 à 8 ans du centre social de Bordeaux Nord.

« On leur donne des clés »
Pour traiter de ces questions, le jeune skipper bordelais est l’interlocuteur idéal. Très impliqué dans cette cause, Clément Salzes dispose d’une expérience des océans qui lui permet de porter un regard global et sans concession sur l’enjeu que représente leur protection : « la pollution des océans est un sujet qui m’interpelle beaucoup, assure-t-il. Quand je navigue ou quand je vais surfer, je vois l’état des plages et je trouve ça hallucinant, dégueulasse. Récemment, j’ai été au milieu du golfe de Gascogne. Il n’y avait pas beaucoup de vent et on voyait très bien sous l’eau. Il y avait énormément de morceaux de plastique. C’est très inquiétant.»
Hier, le skipper girondin a d’abord présenté son activité de marin, suscitant la curiosité de son jeune public : « tu es tout seul sur le bateau ? » ; « pendant tout un mois ? C’est très long ! »
Puis les responsables de la Surfrider Foundation l’ont épaulé lors d’ateliers destinés à faire prendre conscience aux jeunes des ravages de la pollution et de l’intérêt de la limiter au maximum : « on profite de cet endroit, face à la Garonne, pour réfléchir aux déchets qu’on trouve sur le fleuve, explique Marion Porzucek, chargée de mission éducation pour Surfrider. Il faut savoir que 80% des déchets qu’on trouve dans les océans ne viennent pas des plagistes mais des villes. On leur donne des clés de compréhension pour mieux protéger l’environnement.»
Si l’intérêt d’une telle démarche est évidemment de susciter une prise de conscience salvatrice chez ces enfants, un autre but est d’en faire des prescripteurs auprès de leur entourage : « à cet âge-là, ils se posent énormément de questions et on sait que ce que l’on va leur dire va les marquer, reprend Marion Porzucek. Et on sait qu’ils travaillent déjà sur ces questions à l’école, qu’ils sont mieux informés qu’avant. Ce que l’on souhaite aussi, c’est qu’ils sensibilisent leurs parents. Quand le message est porté par un enfant, ça fait réfléchir en général.» •

OSF

Surfrider Bordeaux prend ses aises à darwin 

Depuis le mois de janvier, l’antenne bordelaise de la Surfrider Foundation s’est installée au coeur de l’écosystème Darwin. Un rapprochement naturel pour cette association dont la vocation est la protection de l’océan et du littoral. « Nous avions la volonté de nous inscrire dans une nouvelle dynamique et c’est ce que l’on a trouvé là-bas, confie Marion Porzucek. Ici, le potentiel est énorme, cela nous donne un vrai souffle.»
Ce déménagement permet également à l’association de bénéficier d’un espace bien plus important qu’auparavant d’une trentaine de m² contre une dizaine jusque là.

Photo : Clément Salzes a passé deux heures et demi avec un groupe d’élèves âgés de 6 à 8 ans © OSF