Il va probablement falloir s’y habituer. Cette année encore, le bilan de la saison touristique estivale en Gironde est plus que mitigé.

Que les plus chauvins se rassurent, notre département n’est pas un cas isolé en France. La tendance est quasiment la même aux quatre coins du pays, à l’exception notable du quart nord-ouest qui, une fois n’est pas coutume, a été le plus gâté sur le plan climatique. En Gironde, un professionnel sur deux a ainsi constaté un recul de son activité par rapport à 2013.
En toute logique, le temps maussade et frais qui a accompagné les séjours des juilletistes et des aoûtiens est bien évidemment la principale raison de ce bilan décevant. Si le retour du soleil et de la chaleur en septembre ont permis de tempérer quelque peu les mauvais résultats de la pleine saison, ils n’ont pas suffit à faire basculer du bon côté l’humeur, et surtout les finances, des professionnels du secteur.

De nouveaux comportements
Mais le temps n’explique pas tout et des tendances lourdes concernant le comportement des vacanciers se confirment d’année en année.
Il y a d’abord la crise et les difficultés qu’elle engendre : « la clientèle française a fait défaut alors que la clientèle étrangère, elle, s’est plutôt bien comportée, notamment à Bordeaux », explique Olivier Chanut, le directeur de l’agence de développement du tourisme de la Gironde (ATD 33). « Beaucoup de Français ne sont pas partis du tout, ajoute Claudine Pousseau, responsable de l’observatoire de l’ATD 33. Tout le monde n’a plus les moyens de partir.»
Ce contexte économique difficile contribue sans doute à générer de nouveaux comportements chez les clients : « ils sont de plus en plus avertis, reprend Olivier Chanut. Ils sont très attentif au rapport qualité-prix. Notre clientèle est à 80% française et les gens réduisent le budget consacré aux vacances. Les petits plaisirs, comme aller au restaurant, diminuent. Les comportements ont changé. Le web, en particulier, a révolutionné le tourisme. Tout le monde peut constituer son séjour à la carte et la place de l’économie collaborative est de plus en plus importante.» Les économies réalisées à travers le « couchsurfing », qui consiste à aller dormir chez l’habitant, le covoiturage ou l’échange d’appartement sont autant de sources de revenus en moins pour les professionnels.
Dans ce contexte, le pôle d’attraction bordelais tire encore son épingle du jeu. Le nombre de nuitées a ainsi progressé de 6% sur l’agglomération : « depuis le classement à l’Unesco, c’est une tendance lourde, poursuit le directeur. Bordeaux c’est un phare pour la Gironde. La ville mérite le voyage pour elle-même et la proximité du vignoble et de l’océan sont des atouts indéniables.» •

OSF

Photo : Sur le plan touristique, l’agglomération bordelaise tire son épingle du jeu © ARCHIVES BORDEAUX7