Le lieu ressemble à une petite épicerie de quartier tout ce qu’il y a de plus classique : dans les rayons, on y trouve des fruits et légumes, des laitages, des produits d’hygiène et pour régler, on passe évidemment à la caisse.

Ce petit magasin-là, pourtant, n’est pas ouvert à tout un chacun mais réservé aux plus démunis.
Depuis le 11 septembre dernier, le Centre Communal d’Action Sociale de la ville de Floirac dispose de sa propre épicerie solidaire. Sur place, les adhérents viennent effectuer leurs courses une fois par semaine : « ils payent 10% du prix réel, explique Véronique Billet, la chargée de mission responsable de l’épicerie. Les personnes qui viennent sont contentes de pouvoir choisir. C’est important pour l’estime de soi parce qu’on s’éloigne de l’idée qu’ils se font de l’assistanat. Ce matin, une dame me disait qu’elle avait perdu l’habitude de faire ses courses... Je voulais que ce soit une vraie épicerie et les gens me disent que c’est bien ça. Au début, certains étaient très fermés lorsqu’ils venaient. Maintenant, ils viennent avec plaisir.»

Un « projet de vie » à accomplir
A Floirac, la décision d’ouvrir une épicerie solidaire date de plusieurs années. Dans la formule finalement choisie par la ville, le volet concernant l’aide alimentaire n’est qu’une petite partie, mais évidemment essentielle, d’une démarche plus vaste consistant à accompagner durablement les populations les plus fragiles : « toutes les épiceries solidaires sont différentes et nous avons choisi d’adhérer à l’ANDES, qui est le réseau national des épiceries solidaires, poursuit Véronique Billet. Nous avons un cahier des charges qui stipule que les gens doivent signer un contrat d’accompagnement. Ils ne viennent pas que pour acheter. On travaille ensemble sur des projets divers et variés.»
Actuellement, une quarantaine de personnes, « des personnes âgées, des mères célibataires, des papas divorcés, etc.», sont inscrites à l’épicerie solidaire.
Sélectionné en fonction de ses revenus, chacun des adhérents s’engage, pour une durée de six mois renouvelable, à respecter les clauses du contrat d’accompagnement signé avec l’épicerie : « lorsque quelqu’un vient s’inscrire, on discute et on définit un projet de vie qu’il s’engage à réaliser, reprend la responsable. Cela peut être : "je paye mes dettes", "je deviens plus actif sur ma recherche d’emploi", "je ne suis jamais parti en vacances", "je veux sortir de mon isolement"... Je suis travailleuse sociale donc je reçois chacun d’eux au moins une fois par mois, je les accompagne en suivant régulièrement l’évolution de leur projet.»

« Créer du lien social »
Aux côtés de Véronique Billet, une trentaine de bénévoles permettent de faire vivre cette structure à travers, notamment, des ateliers : « nous proposons des ateliers cuisine, bricolage, jardinage, culture..., ajoute la responsable. Je m’appuie sur les compétences des bénévoles. C’est un véritable échange de savoir. Le but, c’est de créer du lien social.»
Les produits proposés à la vente sont soit directement achetés, soit sont le fruit de dons provenant de divers organismes. Les bonnes volontés, évidemment, sont toujours les bienvenues. •

Olivier Saint-Faustin

Epicerie solidaire du CCAS de Floirac. 180 avenue Pasteur. Ouverte les jeudis (9h-12h) et vendredis (9h-12h et 15h-19h).


Photo : Véronique Billet gère l’épicerie solidaire de Floirac avec le soutien d’une trentaine de bénévoles © OSF