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En ces temps de disette économique pour les collectivités locales, la situation de Mérignac pourrait facilement faire des envieux.
Hier matin, le maire de la ville Alain Anziani et ses adjoints à l’innovation, Marie Récalde, et au développement économique, Jean-Marc Guillembet, ont réalisé un point d’étape sur les différents projets d’investissement et de développement économique de la troisième ville d’Aquitaine. Qu’en ressort-il ? La commune dispose d’une « attractivité naturelle » vis à vis des entreprises, elle est « un moteur de développement économique pour l’agglomération, notamment grâce à l’aéroport » et elle prévoit que soient réalisés, dans les prochaines années sur son territoire, plus d’un milliard d’euros d’investissements via une vingtaine de projets, dont certains engagés en 2012. Pêle-mêle, on peut citer les 220 M€ de Thalès pour la création d’un nouveau site à l’horizon 2017, de Thalium pour le développement du parc d’affaires international du 45e parallèle (88 M€) mais aussi l’extension de la ligne A du tram (85 M€) ou encore l’agrandissement de la zone commerciale Mérignac Soleil (67M€)... « Mais pas de satisfecit excessif », s’empresse de tempérer le premier édile mérignacais.
Le rôle moteur de l’aéronautique Si Mérignac est aussi attractive, c’est d’abord évidemment grâce à l’appel d’air que crée la présence dans la ville de la zone aéroportuaire. « Près de 400 M€ d’investissements vont être réalisés sur l’axe vers l’aéroport, explique Marie Récalde. Il y a une dynamique liée à l’aéronautique. C’est un signal fort sur l’anticipation et les craintes liées à l’arrivée de la LGV Bordeaux-Paris (celle-ci devrait entraîner une chute du trafic aérien entre les deux villes, ndlr). Cela crée un écosystème, un terreau fertile pour d’autres investissements.» Concernant l’aéroport, l’adjointe au maire en profite au passage pour affirmer son opposition à une éventuelle privatisation : « c’est un aéroport civil et militaire. Les collectivités se mobiliseront pour que la gouvernance reste majoritairement publique et française afin de garantir la souveraineté nationale.»
10 000 emplois bientôt créés Si l’aéronautique se taille la part du lion à Mérignac, la ville n’est pourtant pas dépendante d’une « mono-industrie », souligne Jean-Marc Guillembet : « il y a des zones généralistes, tertiaires, commerciales, médicales... D’autres filières s’implantent.» Autre atout, selon l’adjoint, 77% des investissements émanent du secteur privé et une large part d’entre eux sont « endogènes » : « les entreprises déjà implantées à Mérignac nous font confiance et trouvent ici les conditions propices à de nouveaux investissements.» Au milieu de ce flot de bonnes nouvelles, Alain Anziani n’oublie pas de jouer collectif. Le 1er janvier, la CUB deviendra une métropole et le maire de rappeler que « tout ce qui est bon pour Mérignac est bon pour la métropole.» C’est notamment le cas de l’emploi : « on pense que nos entreprises vont créer 10 000 postes dans les dix prochaines années, assure-t-il. Ce n’est pas utopique.» Un chiffre à mettre en parallèle avec l’objectif d’une métropole millionnaire d’ici une vingtaine d’années, ce qui nécessitera de créer environ 100 000 emplois. Dans le cadre du passage à la métropole, plusieurs compétences, comme le tourisme et le développement économique, seront mutualisées mais les villes devront néanmoins garder leurs spécificités, selon Alain Anziani : « Je souhaite que chaque commune garde sa capacité d’initiative, prévient-il. La métropole ne devra pas être une source de complication. Il ne faudra pas que tout se décide à Mériadeck...» •
OSF
Photo : Grâce notamment à l’attractivité de l’aéroport, Mérignac va bénéficier d’un milliard d’euros d’investissements dans les prochaines années © ARCHIVES BORDEAUX7 |