A moins de six mois de son inauguration officielle, le nouveau stade de Bordeaux semble quasiment prêt à accueillir ses premiers sportifs en crampons.

On exagère sans doute un peu mais lorsqu’on regarde cette enceinte de 42 000 places pousser à vue d’oeil depuis moins de deux ans, on ne peut s’empêcher de l’imaginer garnie de supporters le 23 mai prochain, pour le premier match officiel de son histoire entre les Girondins de Bordeaux et Montpellier.

Les Ultras mécontents des sièges
Avant de s’installer dans les gradins, beaucoup de choses restent encore à faire mais il s’agit essentiellement de finitions. Le gros oeuvre, lui, est achevé. Ainsi la toiture, qui assurera à la totalité des spectateurs de rester au sec les jours de pluie, est terminée depuis quelques semaines. Le parvis Ouest, celui par lequel la plupart des spectateurs accéderont à l’enceinte depuis le parking ou l’arrêt de tram, est lui aussi largement aménagé et déjà constellé de jeunes pins.
Dans les tribunes, l’installation des sièges va bon train. Conçus par la marque The Box Seat, ce sont des « strapontins munis d’un dossier et d’un support rabattable », explique le site internet du nouveau stade. Plus de 34 000 sont déjà en place et la totalité devrait être fixée avant la fin de l’année. S’ils répondent aux normes de l’UEFA, ces sièges ne font pourtant pas que des heureux. Les Ultramarines, le principal groupe de supporters des Girondins, redoutent qu’ils « cassent dès qu’on monte dessus ou qu’on saute un petit peu. (...) On a signalé ce problème à SBA et au club. Ils n’ont pas voulu nous écouter », expliquait Laurent Perpigna, l’un des responsables des Ultras, la semaine dernière dans Sud Ouest. Réponse de Dominique Fondacci, président de Stade Bordeaux Atlantique : « les sièges que l’on a choisis sont sûrs et confortables.»

Une pelouse hybride et innovante
Vendredi dernier, une étape essentielle a été franchie en ce qui concerne la surface de jeu. Alors que l’on a l’habitude, dans les stades européens, de voir des rouleaux de pelouse être déroulés par les jardiniers, SBA a choisi de prendre son temps : « on a choisi la technique de semis pour cette pelouse hybride de dernière génération, qui est innovante et unique en France », précise Dominique Fondacci.
Ce semis est composé d’un substrat enraciné de 15 centimètres de hauteur où se superposent des éléments naturels composés de couches de sable fin extra siliceux et de granules de liège naturel imputrescible, puis des éléments artificiels - des microfibres synthétiques - qui vont se mêler pour donner une meilleure résistance. Il sera recouvert d’un gazon naturel. « Si on a du temps, le meilleure choix est de semer. Si on n’a pas le temps, on plaque », explique Arnaud Dugast, directeur de la société Sitoflor, basée au Barp, chargée de la maintenance de la future pelouse. Un système de chauffage intégré au sol est également incorporé pour stimuler la photo-synthèse de la pelouse, dont la température ne descendra jamais à moins de 6 degrés.
Reste maintenant à programmer des événements dans cette nouvelle enceinte. Lundi soir, la Ligue Nationale de Rugby a annoncé que les demi-finales du Top 14 s’y dérouleront les 5 et 6 juin prochain. L’équipe de France de foot y était également attendue en juin mais elle pourrait finalement ne venir qu’en septembre, probablement le 7 contre la Serbie, selon Sud Ouest.
A longueur d’année, le nouveau stade du Lac deviendra surtout le terrain d’expression des footballeurs des Girondins de Bordeaux et plus ponctuellement des rugbymen de l’Union Bordeaux-Bègles. • OSF avec AFP

OSF avec AFP

Photo : Alors que les sièges sont en cours d’installation, la pelouse a été semée en fin de semaine dernière © SBA