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Education prioritaire : Réseaux supprimés, parents en colère PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 11 Décembre 2014 06:00

Pour les opposants au projet de réforme de l’éducation prioritaire, la journée d’hier était annoncée comme décisive.

 

 

Alors qu’un comité technique académique (CTA) sur le sujet était prévu à 14h, Olivier Dugrip, le recteur de l’académie de Bordeaux, n’a pas attendu et a levé le voile dès le matin sur un redécoupage qui engendre une forte opposition.
Dans le nouveau dispositif, qui entrera en vigueur à la rentrée 2015, les réseaux d’éducation prioritaire (REP) et les réseaux d’éducation prioritaire renforcée (REP+) remplaceront les actuels réseaux de réussite scolaire (RRS) et réseaux ECLAIR. « La carte actuelle n’a pas suivi les évolutions de notre société, de nos territoires et quartiers et ne répond plus aux besoins de certains élèves », affirme le recteur. Une nouvelle répartition des zones prioritaires est ainsi envisagée avec l’objectif de « donner de meilleurs résultats aux élèves, corriger les déterminismes sociaux, offrir les mêmes chances de réussite à tous les élèves. »

Neuf réseaux en moins en 2015
En 2015, l’académie de Bordeaux passera ainsi de 43 à 34 réseaux. Parmi eux, figureront 31 REP et 3 REP+, à savoir le collège Blanqui à Bordeaux et les collèges Georges Lapierre et Montaigne à Lormont.
Six établissements font leur entrée dans cette nouvelle carte dont trois en Gironde : le collège Henri de Navarre à Coutras, du Grand Parc à Bordeaux et Elie Faure à Sainte-Foy-La-Grande. Parmi les 15 sorties du dispositif sur l’académie figurent six établissements du département : à Lussac, Guîtres, Saint-Symphorien, Cadillac, Bègles et Salles.
Selon Olivier Dugrip, ce nouveau redécoupage s’est construit sur « la base d’un indice social calculé à partir de quatre critères » : le pourcentage d’élèves habitant en zone urbaine sensible, le taux d’élèves appartenant à des catégories socio-professionnelles défavorisées, le pourcentage d’élèves en retard à l’entrée en sixième et le taux d’élèves boursiers.

Des mesures pour tous
Coté contenus, la refonte de l'éducation prioritaire reposera surtout sur la mise en œuvre de dispositifs pédagogiques. « Nous consacrerons plus de temps à la formation des professeurs en particulier sur la lecture, l'écriture, le calcul », indique le recteur de l'académie de Bordeaux.
La réforme intégrera aussi un travail en équipe des enseignants, un suivi renforcé des matières fondamentales, un accompagnement continu pour les élèves de sixième après les cours, etc. Sera aussi proposé « un régime indemnitaire augmenté » pour le personnel travaillant en REP (à hauteur de 2312€/an) et pour les enseignants (1734€/ an).
« Les établissements sortant du dispositif seront toujours suivis », précise le recteur. « Ceux-ci conserveront les moyens qu'ils avaient mais ne bénéficieront pas des dispositifs nouveaux.» Le personnel pourra aussi compter sur « le maintien de leur indemnités pendant trois ans » et les établissements concernés sur une « allocation progressive des moyens attribuée en fonction de la difficulté sociale et des besoins de chaque structure ».

« On ne lâchera pas »
Le recteur espérait sans doute que ces annonces n’arriveraient pas aux oreilles des manifestants avant le CTA mais il a raté son coup.
A 14h, sous la pluie, les 100 à 150 parents, enseignants, élus et personnels de l’éducation rassemblés devant le rectorat connaissaient en détail toutes les mesures énoncées plus tôt dans la journée...
« La FSU, FO et l’UNSA ont décidé de boycotter le CTA, annonçait au micro Yves Borde, secrétaire régional de la FSU. Il n’y a aucune excuse à organiser une conférence de presse avant le CTA. Rien ne peut justifier une telle entorse au dialogue social. Je l’ai dit au recteur et il a répondu que ce n’était qu’une proposition et que ce n’était pas à nous de décider (sifflets de la foule). Chacun appréciera la qualité de ce dialogue...» « La méthode employée, avec des annonces devant la presse avant même de nous rencontrer et de négocier avec nous, est déplorable, ajoutait Graziella Danguy, la secrétaire départementale de la FSU en Gironde. Cela traduit une absence totale de volonté de négocier. Nous sommes face à un mur, le dossier est bouclé et il n’y a plus rien à attendre. C’est désolant pour tous ceux qui se mobilisent depuis des semaines.»
Colère également dans les rangs des manifestants, plus remontés que jamais : « c’est de la lâcheté et de l’hypocrisie, lâche une maman. On nous annonce que la décision est prise mais c’est trop facile, on va réagir. L’idée, c’est de ne pas lâcher l’affaire. Et on ne lâchera pas ! »
A 15h, le cortège a pris la direction de la bourse du travail, bloquant au passage le trafic du tram, pour discuter de la suite à donner au mouvement. Une manifestation est d’ores et déjà prévue à Bordeaux le 17 décembre avec « l’ensemble des réseaux concernés.» Une journée de grève nationale est également envisagée en janvier. •

 

EM et OSF

Photo : 100 à 150 manifestants se sont rassemblés pour dénoncer les décisions du recteur Olivier Dugrip © EM / OSF

 

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