Oubliez les cantonales, voici les départementales. Le nom a changé, les modalités aussi, mais l’enjeu reste le même : tenir les rênes du département de la Gironde. On connaît depuis hier soir la liste des candidats au premier tour de ce scrutin, qui aura lieu le 22 mars prochain. L’enjeu est d’autant plus fort que le socialiste Philippe Madrelle, aux commandes depuis 1976 (avec une parenthèse de 1985 à 1988), ne se représente pas. Petit tour d’horizon des nouveautés.
Les cantons Si le nom des élus change – les conseillers généraux deviennent des conseillers départementaux – l’appellation “canton” reste quant à elle bien valide. C’est leur géographie qui change. Un redécoupage de la carte électorale a en effet été opéré de manière à ce que dans chaque département, tous les cantons aient approximativement le même nombre d’habitants. Pour atteindre cet équilibre démographique et pour réaliser quelques économies, le nombre de cantons en France a été abaissé de 4 055 à 2 074. La Gironde est passée de 63 à 33 cantons (voir la carte ci-contre pour les cantons de la métropole bordelaise).
Les candidats Si le nombre de cantons est divisé presque par deux en Gironde, on ne peut pas en dire autant du nombre d’élus. Car désormais, chaque canton va élire deux conseillers départementaux, qui auront chacun leur suppléant. Le scrutin est donc désormais « binominal à deux tours », et les candidats doivent se présenter en binôme homme/femme pour respecter la loi sur la parité de 2007. Le binôme suppléant devra également être mixte. Un bon moyen d’être sûr d’atteindre la parité réelle dans les assemblées départementales... Mais pas pour réduire le nombre total des élus ! Maintenant que les candidatures sont closes, on sait que 153 binômes vont briguer les suffrages en Gironde. Les conseillers départementaux sont élus pour un mandat de 6 ans et seront maintenant renouvelés en intégralité à chaque élection.
L’élection L’élection au premier tour se fait si un des binômes obtient la majorité absolue des suffrages exprimés ainsi qu’un nombre de suffrages égal à au moins 25% des électeurs inscrits. Si un tel cas ne se présente pas, un second tour aura lieu (le 29 mars) avec les deux binômes arrivés en tête et ceux qui ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5% des électeurs inscrits. Le plus grand nombre de voix suffit alors pour être élu. Les conseillers départementaux éliront ensuite le ou la président(e) qui dirigera le conseil pendant 6 ans.
Le conseil aujourd’hui Actuellement, le Conseil général de la Gironde, qui deviendra le Conseil départemental, est donc composé de 63 membres. 50 de ces sièges sont occupés par la gauche et 13 par l’opposition. Droite et centre ont fait candidatures communes, alors que PS, PC et écologistes ont des unions à géométrie variable. Le départ du président sortant, le redécoupage électoral, le contexte politique local et national, la présence de candidats du Front National dans tous les cantons... Beaucoup d’éléments sont réunis pour en faire cette fois un scrutin à enjeux et à incertitude. Ce qui ne garantit pas pour autant qu’il réussira à mobiliser les foules. • SL et TBP
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