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Le MOOC, apprentissage 2.0 ? PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 18 Février 2015 06:00

Suivre des cours de latin, de design culinaire ou de programmation informatique tout en restant chez soi, c’est possible. Grâce aux MOOCs (Massive Open Online Courses, ou « cours en ligne ouverts à tous » en français), l’enseignement à distance a pris un nouvel élan.

 

Ces cours interactifs, le plus souvent dispensés par des professeurs d’écoles ou d’universités, peuvent être suivis par tout le monde quel que soit le niveau d’études. Le but est d’apprendre à son rythme, en échangeant et en participant aux activités mises en place.

Lancée en 2013 par le ministère de l’Éducation Nationale, la première plateforme de cours en ligne France Université Numérique propose une soixantaine de thèmes d’apprentissage, suivis par près de 400 000 personnes. Parmi les établissements proposant leurs cours en ligne sur FUN, on retrouve l’Université de Bordeaux (anciennement Bordeaux I, II et IV) et l’Université Bordeaux Montaigne.

Une manière d’enrichir les cours
Claude Dupuy, professeur en sciences économiques à l’Université de Bordeaux, a lancé en octobre dernier son premier MOOC d’introduction à l’économie de l’innovation. Selon lui, cet enseignement à distance doit surtout permettre d’étoffer les pédagogies tenues en amphithéâtre. « Si ces cours en ligne sont encore marginaux, c’est qu’il y a des raisons structurelles. L’enseignement magistral reste très important en France. Mais l’avenir pour moi, c’est le cours en amphi d’un côté et le MOOC de l’autre. »

Même son de cloche du côté de Mélanie Bourdaa, chercheuse et maître de conférences à Bordeaux Montaigne, qui dispense en ce moment un MOOC sur la notion de narration transmedia : « Pour moi, ce genre d’enseignement est complémentaire à un enseignement présentiel. Il ne peut pas et ne doit pas le remplacer à l’université. »

Mais ces cours ne sont pas seulement accessibles aux étudiants. Une fois mis en ligne, tout le monde peut s’inscrire et y participer librement.

Accessible à tous
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le “mooker” n’est pas forcément un jeune étudiant. « Il n’y a pas de profil type », confirme Claude Dupuy. « Souvent, ce sont des personnes entre 35  et 50 ans qui ont déjà des connaissances mais qui cherchent à se cultiver. » Sur les 4 500 personnes ayant participé à son MOOC, Claude Dupuy a même noté quelques connexions depuis l’étranger. L’une des nombreuses possibilités de l’enseignement à distance.

Pour la première session du MOOC « Comprendre le Transmedia Storytelling », Mélanie Bourdaa avait recensé 6 500 inscrits. Sur la session actuelle, 3 450. Pour réussir à intéresser le plus grand nombre, elle se doit d’être très présente afin de multiplier les interactions avec les apprenants : « Au-delà du forum de discussion habituel, nous avons mis en place une page Facebook pour relayer les informations, un compte Twitter pour favoriser les échanges et même un Tumblr qui présente une vision décalée du MOOC. »

Au final, des groupes d’apprenants ont même créé leur propre communauté pour échanger et approfondir les éléments du cours. Si, comme l’explique Claude Dupuy, « le MOOC est une façon de se former gratuitement tout au long de sa vie », la mise en place de ces cours a un coût certain pour les universités.

Financer et accompagner
François Pellegrini, vice-président au Numérique de l’Université de Bordeaux, le signale à juste titre : « Le numérique est une chance pour diffuser le savoir, pour que des gens qui ne vont pas à l’université y aient aussi accès. Mais il faut le faire de manière réfléchie. » En effet, la réalisation d’un MOOC peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros selon la qualité du contenu.

Mais le MOOC n’est viable économiquement que si le travail de l’enseignant profite à la fois aux étudiants et aux apprenants extérieurs. « L’idée, c’est quand même de les encourager, précise François Pellegrini. Nous sommes là pour accompagner les projets. Nous avons la Mission d’appui à la pédagogie et à l’innovation qui s’investit et nous aide dans ces programmes » (lire plus bas).

De nouveaux projets sont déjà en cours. Claude Dupuy travaille sur un MOOC « Innover en pratique » et Bordeaux Montaigne prépare un cours sur la langue occitane. Entre janvier et mars 2015, 37 MOOCs supplémentaires seront proposés sur la plateforme France Université Numérique. L’embarras du choix pour se former gratuitement depuis chez soi. •

Tristan Baudenaille-Pessotto


« MAPI », une structure d’accompagnement inédite
Créée en janvier 2014 lors de la fusion des Universités bordelaises, la Mission d’appui à la pédagogie et à l’innovation (Mapi) est constituée d’une quinzaine de personnes, spécialisées dans les technologies d’information et de communication et qui accompagnent les professeurs dans le développement de leur projet.  

Ces experts en ingénierie pédagogique offrent notamment leurs connaissances et leurs outils pour réaliser les contenus des enseignements à distance. Pour Claude Dupuy, qui a pu bénéficier de cet appui, « c’est une aide non négligeable. Une dizaine de personnes sont intervenues dans la conception du MOOC et toutes les universités ne peuvent pas s’offrir un tel service ».

Photo : Les MOOC proposent des cours en ligne sous forme de vidéos, comme celui de « narration transmedia » de Mélanie Bourdaa. © SL

 

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