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Sacré Meilleur Ouvrier de France, comme son père |
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Mardi, 03 Mars 2015 06:00 |
À Mérignac, la charcuterie est un savoir-faire qui se transmet de père en fils. Il y a 29 ans, Joël Mauvigney remportait le titre de Meilleur ouvrier de France. Presque trois décennies plus tard, c’est son fils Jauffrey qui prend la relève. Sacré lors du dernier Salon de l’agriculture, il devient le premier girondin titré dans la catégorie Charcutier-traiteur et traiteur depuis... son père.
Une affaire de famille Installée avenue Jean Mazarick, la boutique familiale accueille désormais deux «MOF». Une fierté pour la famille Mauvigney. Pourtant, Jauffrey ne se prédestinait pas vraiment à suivre les traces de son père et de son grand-père. «Ça ne fait que 4 ans que je suis dans le métier» précise-t-il. «Avant, ça ne me passionnait pas plus que ça. J’ai suivi un parcours plus théorique, avec un Bac comptabilité et un BTS en management. Je ne savais pas trop quoi faire après, alors j’ai décidé de travailler un peu avec mon père à la boutique. L’expérience m’a bien plu et j’ai décidé de passer mon CAP en tant que candidat libre.» Quatre années plus tard, il fait partie de l’élite de la profession. À 24 ans, il devient même le plus jeune titré dans cette catégorie, pour le plus grand bonheur de son père. « Il est très heureux pour moi. C’était mon coach pendant le concours. Il est bienveillant mais il sait être sévère parfois et m’apporter la rigueur qu’il me manque. Heureusement qu’il était à côté de moi, pas seulement pour le travail mais également pour le mental.» Une présence rassurante qui n’est sûrement pas étrangère à la réussite du champion. Des efforts récompensés Pour ne pas craquer dans les moments difficiles, Jauffrey a pu compter sur son père, mais aussi sur la dizaine de personnes qui l’accompagnent à la boutique. « J’ai connu le thème du concours fin novembre. Mais il a fallu que je continue à gérer l’entreprise, les coups de téléphone. Sans leur soutien, je n’aurais pas pu m’y consacrer autant.» Le concours du Meilleur ouvrier de France, c’est presque trois ans de préparation et de sacrifices pour les candidats. « Je me suis souvent entraîné la nuit, les week-ends, il a fallu faire des choix» confirme Jauffrey. Pourtant, le jeune homme n’entend pas profiter de sa nouvelle notoriété pour se reposer sur ses lauriers. « Je ne réalise pas encore. J’ai beaucoup de clients qui me félicitent et j’ai même reçu des appels de Meilleurs ouvriers de France en coiffure ou en sommellerie qui me souhaitent la bienvenue dans la «famille». Je suis conscient que le col tricolore que je porte fait de moi l’excellence du métier. C’est un aboutissement au niveau des concours, mais je vais devoir respecter ce titre et montrer que j’en suis digne.» Jauffrey Mauvigney veut maintenant se consacrer entièrement à la boutique de charcuterie, avant pourquoi pas de reprendre le flambeau de son père et d’en ouvrir une deuxième. « Et puis si je m’ennuie, je pourrai toujours me lancer dans la cuisine ou dans la pâtisserie.» Avec, espérons le, la même réussite.• Tristan Baudenaille-Pessotto Photo : © Quentin Salinier / Sud Ouest |