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Aéroport de Mérignac : Union sacrée contre le privé PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 06 Mars 2015 06:00

Les élus et les collectivités volent ensemble contre la privatisation de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

 

 

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, le Conseil général de la Gironde, le Conseil régional d’Aquitaine, Bordeaux Métropole et la Ville de Mérignac font bloc pour défendre l’un des symboles de la région. Les différents acteurs ont annoncé hier lors d’une conférence de presse la création d’un collectif visant à maintenir l’aéroport dans le secteur public. Une prise de position qui intervient dans un contexte difficile. L’État (qui détient 60% du capital de la société Aéroport de Bordeaux Mérignac) a récemment cédé 49,99% du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose. Dans le même temps, la loi Macron prévoit la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon. Les collectivités locales ont préféré prendre les devants.  

« Garder le contrôle »
Pour Pierre Goguet, le président de la CCI de Bordeaux, «nous n’avons pas besoin d’un opérateur privé qui nous apprendrait à manager un aéroport. On doit garder le contrôle». D’autant que du haut de ses 5 millions de passagers annuels, l’aéroport est en croissance constante. Un réel outil d’attractivité pour les touristes comme pour les entreprises. Les élus sont formels, hors de question d’en laisser la gestion à un groupe privé. « Nous avons adressé une lettre au Premier ministre le 16 février, a ajouté Alain Juppé. Nous demandons à l’État de nous céder 10% plus une voix de ses actions dans l’aéroport, afin de rester majoritaires au sein du capital et de concrétiser nos engagements. » De nombreux chantiers sont en effet déjà engagés, notamment l’extension du terminal Billi.

Pour faire pencher la balance de leur côté, les élus font peser un argument de poids dans la balance. La dimension militaire de l’aéroport de Bordeaux, difficilement compatible avec une éventuelle privatisation. D’après Alain Anziani, le maire de Mérignac, « cet aspect militaire nécessite quelques sécurités, notamment une confidentialité défense qui ne peut pas correspondre à un modèle privé ».

Des discussions vont s’ouvrir
Les collectivités ont fait de ce projet une priorité. « Si il y a des choix à faire et des investissements à retarder, on le fera », a précisé Alain Rousset, le président de la région Aquitaine. Financièrement, le rachat de 10% des parts de l’État devrait se négocier entre 10 et 20 millions d’euros. « Des entreprises comme Thalès ou Dassault pourraient entrer avec nous dans le capital. Ils sont intéressés par le développement de l’aéroport. Mais cela se fera dans des sommes raisonnables car ces entreprises ne doivent pas devenir des opérateurs à part entière ».

L’union sacrée est donc de rigueur, mais le risque de la privatisation est toujours présent. « La balle est dans le camp du gouvernement, a indiqué Alain Juppé. Si son objectif est de faire jouer la concurrence pour en tirer un maximum d’argent, nous aurons du mal à suivre. Mais s’il tient compte de l’importance de l’aéroport de Bordeaux, on arrivera à trouver un accord compatible avec nos contraintes budgétaires. » Le message est clair. •

 

Tristan Baudenaille-Pessotto

En chiffres

5ème
L'aéroport de Bordeaux-Mérignac est le cinquième aéroport régional de France en nombre de passagers avec 4 945 029 voyageurs enregistrés en 2014. Mais il se classe premier en terme de croissance de son trafic avec une hausse de 7,1% l’an dernier.

84 lignes
ont été desservies par l’aéroport en 2014. Au total, 30 compagnies aériennes se partagent les vols sur 75 destinations régulières. En 2015, 13 nouvelles lignes ouvriront.  

6 milliards
C’est la somme générée par l’aéroport de Bordeaux-Mérignac en 2014. Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, 635 millions d’euros l’ont été directement grâce aux 8 199 emplois répartis dans 85 établissements, et 634 millions l’ont été indirectement par les dépenses des passagers. Les 4 898 millions restants représentent les flux financiers générés par les impacts directs et indirects.  

85 euros
C’est en moyenne la somme dépensée par jour par un visiteur de l’aéroport.

 

Photo : Les élus locaux ne veulent pas que Mérignac subisse le même sort que Toulouse © Archives Bordeaux7

 

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