Situé sur la rive droite face au pont Jacques Chaban-Delmas, le quartier Brazza s'apprête à opérer sa mutation.  Les industries sont toujours présentes, le grand projet de réaménagement verra bientôt le jour, imaginé par l’urbaniste Youssef Tohmé. Sur 53 hectares, 4 500 logements devraient être créés.

Le Comité Ouvrier du Logement (COL), basé à Anglet, a été sélectionné pour mettre en place 20 d’entre eux, dans un projet d’habitat participatif. Ce n’est pas une première pour cette une coopérative HLM indépendante, déjà à l’origine de logements du même type à Bayonne et à Billère. Jeudi 19 mars à 18h30, la salle polyvalente du centre d’animation Queyries accueillera la première réunion publique du projet. 

Risque zéro

Une réunion qui fera office de première approche, et qui devrait présenter le fonctionnement de l’habitat participatif, tel que le COL le conçoit. À la différence de certains projets du même type, ce ne sont pas les habitants qui en sont à l’origine. « Parfois, les gens se constituent entre eux, cherchent un terrain et assurent le financement et l’ouvrage » explique Bertrand Bourrus, le président du Comité. « Nous, on fait venir des gens qui sont intéressés pour définir eux-mêmes leur habitat. Mais le Comité trouve un terrain, investit, et supporte les possibles invendus. L’opération est donc certaine d’aller à son terme.» Le foncier est assuré, et les habitants sélectionnés n’ont plus qu’à imaginer l’architecture de leur logement. Les parties communes, les lieux de rencontre, mais aussi le design de leur intérieur. « Mise à part les pièces humides (salle d’eau, cuisine), on laisse la liberté aux personnes d’aménager leur logement comme elles le souhaitent » confirme le directeur général du comité, Imed Robbana. Libre à eux d’agrandir leur salon ou de rajouter une chambre. À condition tout de même que les budgets ne dépassent pas le plafond autorisé, et que les règles d’urbanisme soient respectées. Le COL pourra même proposer à ses habitants les services d’un architecte.    

Priorité à l’accession sociale

Pour choisir ceux qui accèderont à ces logements, des réunions se tiendront tous les 15 jours. Les participants, qui ne se connaissent pas, commenceront ensemble à réfléchir à une organisation et à des règles communes. Pour Imed Robbana, « les tarifs avantageux (entre 1850€ et 2100€ TTC le m2) vont forcément attirer du monde. Mais il ne restera que ceux qui sont vraiment motivés et investis dans le projet». De plus, les logements ne seront disponibles qu’en accession sociale à la propriété. Un procédé qui facilite le paiement et offre des avantages fiscaux, et qui concerne les clients touchant entre 1 et 3 fois le SMIC. Une fourchette de revenus qui représente 80% de la population. 

« On peut aller jusqu’à 5 fois le SMIC pour des familles avec enfants. Le but est d’obtenir une mixité générationnelle et sociale. On s’est rendu compte que dans nos précédents projets, toutes les professions étaient représentées » précise le directeur du Comité. Dans l’habitat participatif de Bayonne, il y a un jardinier, un électricien, des artistans et des retraités. «Tout le monde s’entraide. D’un point de vue humain, ce sont des expériences extraordinaires. Ça répond à une évolution de la société qui a envie de retrouver une certaine solidarité. On veut travailler sur l’intelligence collective, sur la collaboration ». La livraison des logements est prévue fin 2017. Tristan Baudenaille-Pessotto

Photo: Élaine Garcia (Responsable commerciale), Bertrand Bourrus (Président) et Imed Robbana (Directeur), sur le terrain qui accueillera leur prochain habitat participatif. © TBP