Si le déroulement des faits est désormais un peu plus clair, leur explication est encore mystérieuse. Pourquoi Aurélie Coulon, jeune mère sans antécédents et décrite par tous comme très aimante, a-t-elle abattu sa fille d’un coup de carabine, ce lundi matin à Barsac ?

Hier, le colonel Rety qui dirige l’enquête de gendarmerie et le procureur Marie-Madeleine Alliot ont fait un point sur l’avancée des investigations dans cette affaire.



Tuée à bout touchant


Les faits sont donc un peu mieux connus : vers 5h30 du matin, la jeune femme quitte avec sa fille son domicile de Saint-Michel de Castelnau, dans le sud Gironde. Elle est armée d’une carabine, et prend la direction de Bordeaux dans un état de vive tension.

Vers 6h30, elle tombe en panne d’essence à Barsac. C’est alors qu’elle tire sur sa fille à bout touchant, au niveau de la cage thoracique. La petite Manon, 9 ans, décède très rapidement.

La mère sort alors de son véhicule, tire sur une voiture qui s’apprête à la doubler, puis est désarmée par plusieurs témoins. Elle retourne au véhicule, sort le corps de sa fille et s’allonge à ses côtés. Les soins prodigués par un infirmer sur place ne peuvent sauver la fillette.

Aurélie Coulon est interpellée quelques minutes plus tard alors qu’elle s’enfuit dans les vignes, alors qu’elle « tenait des propos incohérents et était dans un état de folie ».

Examinée par un médecin psychiatre, elle n’a pas été jugée pénalement irresponsable - et sera donc jugée - mais victime d’un « trouble psychique ayant altéré son discernement ». Internée à l’hôpital de Cadillac, elle sera mise en examen pour homicide volontaire sur mineur de 15 ans et tentative de meurtre sur un automobiliste. Elle risque la réclusion criminelle à perpétuité.•

Photo : Le procureur Marie-Madeleine Alliot et colonel le Ghislain Rety ont fait le point hier