Trois mois après l’ouverture du Meltdown, Gwenaël et Laurent sont des entrepreneurs heureux. En rejoignant cette franchise, ils ont créé le premier bar e-sport à Bordeaux. De l’alcool, de la nourriture et... des consoles de jeux.

« Ça a fonctionné dès le début, car il y avait une importante demande de la part de la communauté des joueurs bordelais» explique Gwenaël Massé. Plusieurs soirs par semaine, des joueurs se retrouvent au 129 cours d’Albret pour disputer des parties en ligne qu’ils organisent eux-même. « On les laisse faire car ils sont vraiment experts dans leur domaine. Et on ne peut pas gérer le bar et les jeux en même temps» précise Gwenaël.

Un réel engouement

Il n’est pas rare que le bar affiche complet lors de certains événements. En particulier pour les soirées « League of Legends », un jeu qui réunit plusieurs dizaines de millions de pratiquants à travers le monde. Des cris, des encouragements, de la bière qui coule à flot… On pourrait se croire un soir de (vrai) match. C’est d’ailleurs en travaillant dans un bar irlandais pendant la Coupe du Monde de football que Gwenaël à eu l’idée d’en ouvrir un de ce type: « je me suis dit que j’aimerais bien revivre cette ambiance sportive pour des parties en ligne. On retrouve cette atmosphère ici.»

Ce soir-là, une soixantaine de personnes fixent un même écran, pour admirer le combat que se livrent les joueurs du bar bordelais et ceux du bar d’Aix-en-Provence. Les deux équipes s’affrontent par écrans interposés, alors que Baptiste s’occupe de commenter la partie micro en main. Une ambiance qui peut surprendre les non-initiés, mais qui est courante pour les « gamers ». C’est la suprématie de la ville qui est en jeu. Depuis le début de l’année, tous les jeudis soir sont en effet réservés aux « Meltdown City Clashs », ces rencontres entre les différents bars de la franchise dans lesquelles les bordelais excellent.

Un lieu de réunion

Pour Guillaume Fernandez, l’organisateur de ces soirées, « il était vraiment temps que le bar arrive ». Le jeune homme administre le groupe Facebook des « invocateurs de Bordeaux », qui réunit plus de 1000 passionnés de League of Legends. « On se connaissait déjà, mais on n’avait pas vraiment de lieu pour se rencontrer. On organisait parfois des parties en réseau dans les écoles d’ingénieurs ou d’informatique, mais le Meltdown reste plus convivial pour se rencontrer et échanger.»

Ce bar, c’est aussi une manière de montrer que la communauté des gamers se sociabilise. « On est content de démonter le cliché du geek qui joue seul chez lui » affirme Gwenaël, « le but est de fédérer les gens, même ceux qui ne connaissent pas le concept du bar. Le week-end, on organise des animations sur des jeux de danse ou de karaoké, et on accueille des gens pas forcément initiés aux jeux vidéo ». Pour Baptiste Rohart, le commentateur passionné des parties en réseau, « il y aura toujours ces clichés nous concernant, mais on remarque que ça se détend un peu et que les gens sont moins réac’. On peut comprendre que certaines personnes ont du mal à venir dans le bar, mais on ne fait aucune ségrégation». Soyez rassurés, nul besoin de s’affronter sur Call of Duty ou Super Mario pour avoir le droit de déguster une bonne bière entre amis.• Tristan Baudenaille-Pessotto