Mikado, vous connaissez ? Et Pépito, Granola ? Oui, forcément... Qu’on en consomme ou pas, ces biscuits font partie d’une sorte de culture générale alimentaire. Ce qu’on sait moins en revanche, c’est que les paquets achetés dans votre supermarché de quartier arrivent peut-être de la commune voisine. A Cestas, 500 personnes travaillent dans l’usine LU qui les fabrique.

Rien à voir avec un produit local, cela dit. L’usine est l’un des 16 sites français du géant Mondelez International, qui affiche plus de 34 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans le monde et se positionne comme leader sur le marché français des biscuits, du café, du chewing-gum, deuxième sur celui de la confiserie et du chocolat. L’éventail de ses marques est impressionnant, au point que celles-ci sont consommées par 97% des foyers français.
à Cestas, l’usine est spécialisée dans les biscuits chocolatés. Sur 11 lignes de production, sont fabriqués les Petits Écoliers, Pépito, Granola... et l’intégralité de la production de Mikado pour l’Europe. L’usine, qui a fêté ses 40 ans en 2014, est l’un des fleurons du groupe en France.

Production automatisée
Dans les bâtiments, la production est très largement automatisée : du pétrissage de la pâte à biscuits à la mise en paquets, les interventions manuelles sont quasi inexistantes.
Sur de longues autoroutes à biscuits, les Petits Écoliers et les Granola avancent en bon ordre, contrôlés et manipulés par des robots dont la technicité n’a rien à envier à l’industrie aéronautique de pointe. Et si les employés vêtus de blanc qui s’affairent entre les lignes de production mettent peu la main à la pâte, leur expertise est en revanche essentielle dans le fonctionnement des machines. Elle fait d’ailleurs l’objet d’un programme de formation poussé chez Mondelez International (lire encadré).

Granola ne faiblit pas
Présente à Cestas depuis 40 ans, l’usine LU a beaucoup investi ces dix dernières années avec un double objectif : d’abord, accroître sa capacité de production sur ses produits phares dont le succès ne se dément pas. « Chaque année nous pensons que la croissance de la consommation de Granola va se stabiliser, et chaque année elle connaît une nouvelle hausse », constate la directrice du site Muriel Rohr. Son usine, qui fonctionne 7 jours sur 7 et 24 h sur 24, peut aujourd’hui produire jusqu’à 3,6 tonnes de Granola par heure, 5 millions de ce biscuit par jour, 3 milliards de Mikado par an.
L’autre enjeu est celui de l’innovation sur les produits et les méthodes de fabrication. Dernière nouveauté en date, le Mikado King Choco est une prouesse technique. « On ne soupçonne pas à quel point il est complexe d’ajouter une spirale chocolatée sur un Mikado », sourit Muriel Rohr. De cette capacité à innover dépend aussi, on s’en doute, l’avenir de l’usine girondine.
Pour l’heure, les chaînes tournent à plein régime et la directrice annonce une nouvelle innovation pour les mois à venir. Laquelle ? Motus... Mais il y a des chances qu’elle ait bon goût. •

Sophie Lemaire

Photo Quentin Salinier / Sud Ouest