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Pour les qualifiés du second tour, la deuxième bataille commence. Tous les cantons girondins sauf un (Bordeaux 3, remporté par le binôme de l’Union de la droite) connaîtront un deuxième tour dimanche. État des lieux à J-5.
Des élus pour le FN ? Trois cantons girondins ruraux (Nord-Libournais, Libournais et Fronsadais, Nord-Médoc) ont placé le Front National en tête du premier tour dimanche. Les candidats lepénistes ont-ils pour autant des chances de faire leur entrée dans l’hémicycle départemental ? C’est dans le canton du Nord-Médoc qu’ils sont en meilleure posture, leur binôme ayant attiré 38% des voix au premier tour, bien loin devant le tandem de gauche et les candidats de la droite et du centre, éliminés. Rompant avec la positon du « ni-ni » exprimée par Nicolas Sarkozy, ces derniers ont toutefois appelé leurs électeurs à faire barrage au Front National.
Sortie du Front de Gauche, entrée des écologistes Ce qui est déjà sûr en tout cas, c’est que le Front de Gauche ne siégera plus dans la prochaine assemblée. Ayant refusé une alliance de premier tour avec le PS, aucun de ses candidats n’est en mesure de se maintenir malgré des scores plutôt bons qui en font une réserve de voix essentielle pour le PS. À l’inverse, trois candidats EELV pourraient faire leur entrée dans l’hémicycle à la faveur de la victoire de binômes avec le PS : Laure Curvale à Pessac, Stéphane Saubusse aux Portes du Médoc et Anne-Laure Fabre-Nadler à Créon.
La droite sans réserves ? De “positive”, l’union de la droite et du centre baptisée « Gironde Positive » n’avait guère que le nom dimanche soir. Face à un Front National en hausse et à des socialistes moins en difficulté que prévu, les candidats de droite n’ont pas atteint les résultats espérés. Surtout, leur stratégie d’alliance leur ayant permis de faire le plein de voix dès le premier tour, ils disposent désormais de « réserves » toutes relatives. À l’image d’Alain Cazabonne, le maire de Talence dont le canton inclut désormais une partie de la ville de Bègles, marquée à gauche. Arrivé en tête dimanche soir (32,27%), il est toutefois menacé par le binôme PS Dellu-Greslard Nédélec (26,44%) qui peut espérer attirer une partie des voix des écologistes (12,93%) et des deux autres candidats de gauche. En dehors de l’agglo, le chef de file de la campagne de Gironde Positive Yves d’Amécourt se retrouve lui-même en difficulté dans une triangulaire sur son canton de Réolais et Bastides. Dès hier soir, la droite a donc relancé la machine de campagne, tenant un grand meeting à Pessac en présence d’Alain Juppé et de François Fillon.
La gauche déjà dans l’après En tête dans une majorité de cantons à l’issue de ce premier tour, la gauche n’en espérait sûrement pas tant il y a encore quelques jours. Pour autant, la gauche a aussi pris de sérieux coups de canifs dimanche soir. En particulier sur la rive droite, où les figures locales que sont les maires de Lormont Jean Touzeau et de Cenon Alain David seront certainement élus dimanche prochain, mais voient leur suprématie s’émietter au profit d’une extrême droite en nette progression et d’une droite pas ridicule. Mais une fois la perspective de la déroute écartée, c’est bien la bataille pour le fauteuil de chef qui a de nouveau occupé les esprits au PS. Dès hier matin, une réunion était organisée en présence de Philippe Madrelle pour départager ceux qui briguent sa succession : le maire d’Eysines Christine Bost, qui a la préférence du sortant mais qui est trop marquée comme élue urbaine au goût de certains ruraux ; l’élu du Sud-Gironde Jean-Luc Gleyze, également proche de Madrelle ; et l’ancien maire de Créon Jean-Marie Darmian qui se revendique comme le défenseur d’une présidence rurale. Pour clore cette guerre de succession, « Sud Ouest » révèle ce matin que ce sont les militants qui pourraient être appelés à trancher lors d’un vote interne. D’ici-là, il faudra quand même passer le second tour. • S. Lemaire
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