Le fil d'infos Sudouest.fr
Newsletter
Freygefond : un an de sursis en plus |
Jeudi, 26 Mars 2015 06:00 |
Déjà condamné à 18 mois avec sursis pour prise illégale d’intérêts, Ludovic Freygefond, ancienne étoile montante du PS girondin, a écopé hier d’une nouvelle condamnation, cette fois pour harcèlement à l’encontre de son ancien directeur de cabinet.
Les faits remontent à la période 2009-2012 : pendant plus de deux ans, celui qui était alors maire du Taillan-Médoc, vice-président de la CUB et de la Région, premier secrétaire départemental du PS, a envoyé à Alexandre Metzinger quelque 338 mails à caractère sexuel (ceux retenus par la justice pour constituer la plainte). Jusqu’à ce que ce dernier doive se résoudre à démissionner pour fuir ces avances. Hier, dans le box des accusés, Ludovic Freygefond se tenait droit comme un piquet, même lorsque le procureur Jean-Louis Ray détaillait le contenu des mails, où l’on trouvait « le cru, le sournois, l’amoureux, le scabreux ». Et ce, alors que la victime avait « dit qu’il était profondément hétérosexuel et qu’il vivait en concubinage avec une jeune femme ». Me Jean Gonthier, le défenseur de l’ancien édile, a eu beau soutenir qu’« à aucun moment il n’y a eu un stop » demandé par le plaignant, la cour l’a entendu autrement. D’autant plus qu’Alexandre Metzinger a subi de lourdes conséquences pour sa santé : dépression, tentatives de suicide, scarifications… Son couple ne s’en est pas remis, « et il a perdu son activité professionnelle », appuyait son avocat Me François de Contencin. Difficile de dire si sa mise à l’écart a été délibérée de la part du PS. Vincent Feltesse n’a pas déféré à la convocation de la police judiciaire. Depuis, l’ancien chef de cabinet s’est reconverti dans le théâtre. Outre le sursis, Ludovic Freygefond a été condamné à verser 70 000€ de dommages et intérêts à la victime. Il a fait appel de cette décision. Pendant les quatre heures d’audience, les deux hommes n’ont pas échangé un regard. •
Photo : Ludovic Freygefond (à g.), condamné pour harcèlement sur Alexandre Metzinger (à dr.) © Thibaud Moritz / Sud Ouest |