A deux jours du second tour des élections départementales, les candidats et leurs partis ont éclairci leur position quant aux consignes de vote, alliances et stratégies. Le point.

PS : Gleyze, successeur désigné
Le début de guerre de succession qui s’est déclaré au sein du Parti Socialiste semble avoir trouvé son épilogue hier avec le désistement de Christine Bost. Depuis plusieurs jours – et surtout depuis les résultats du premier tour, qui laissent à penser que la gauche a de bonnes chances de conserver la majorité départementale – la tension était montée d’un cran au PS. Le soutien affiché par Philippe Madrelle à la maire d’Eysines avait déclenché les foudres de certains élus « ruraux ». Jean-Marie Darmian (Créon) avait notamment fait connaître son intention de se présenter pour la contrer.
Mais hier, selon les informations obtenues par « Sud Ouest », celle-ci aurait annoncé son retrait de la course à la présidence au profit de l’autre poulain de Philippe Madrelle, l’élu du Sud Gironde Jean-Luc Gleyze. Un rural (il est maire de Captieux) dont la désignation est censée éteindre les velléités des autres candidats potentiels. À condition bien sûr qu’il soit élu et que son parti soit majoritaire dimanche soir.  

Gironde Positive : pêche aux réserves
Déçue dimanche soir des résultats obtenus par ses candidats, l’union de la droite et du centre s’est remobilisée dès le lendemain avec un meeting à Pessac en présence d’Alain Juppé et François Fillon. Mise en difficulté dans plusieurs cantons, elle devra compter sur certains reports de voix d’électeurs du FN (en dépit des consignes locales) et surtout sur la mobilisation des abstentionnistes. À l’image de son chef de file Yves d’Amécourt qui devra batailler dans le canton Réolais et Bastides pour conserver son siège à l’assemblée départementale.

FG : éliminé mais pas muet
Le Front de Gauche, qui avait refusé les alliances avec le PS, est assuré de ne plus être représenté au sein du futur Conseil départemental. Aucun de ses candidats n’est qualifié pour le second tour, malgré des scores plutôt honorables. « Le mode de scrutin et le redécoupage des cantons nous empêchent d’être représentés. Avec 8,3%, dans un scrutin à la proportionnelle, nous aurions 5 à 6 élus », constatait le PC de Gironde cette semaine. Pour autant, il appelle ses électeurs « au rassemblement pour empêcher le Front National de progresser encore et de faire son entrée dans l’assemblée départementale ». Il appelle aussi « à battre la droite dimanche prochain ». L’autre constituante du Front de Gauche, le Parti de Gauche, ne donne quant à lui pas de consigne de vote mais rappelle « sa détermination à combattre les politiques et les idées du FN ».

EELV : prêts à cogérer
Les écologistes devraient en revanche faire leur entrée au département à la faveur de leur alliance de 1er tour avec le PS dans certains cantons. Trois candidats sont en position d’être élus à Pessac, Bordeaux et Créon. Hier, Cécile Duflot, Emmanuelle Cosse et Noël Mamère sont venus leur apporter leur soutien, au cours d’un déjeuner bordelais où les enjeux nationaux (revenir au gouvernement ou pas) étaient très présents. Alors qu’en Gironde, les écologistes étaient justement divisés sur l’opportunité de conclure des accords électoraux avec le PS.  

FN : le Front ou rien
Le Front National participera au second tour dans 14 cantons dont 9 triangulaires et 5 face- à-face (notamment à Cenon et Lormont, face au PS). « L’UMPS existe bien, pour ne pas dire l’UMPC », affirme le secrétaire départemental Jacques Colombier. « Voter UMP ou PS revient donc au même. » Les meilleures chances du FN de s’imposer sont dans le Nord Médoc. 

Mais, au-delà du positionnement des partis, le niveau d’abstention restera l’une des clés du scrutin.•  
S. Lemaire

Photo : Le PS a tranché sur l’identité de son candidat à la présidence : ce sera Jean-Luc Gleyze. © archives G. Bonnaud