Un joli lapsus et une belle standing ovation. Voila comment s’est tournée la page Madrelle du conseil désormais « départemental » de la Gironde.

« Cela a été beaucoup de bonheur pour vous... euh... pour moi. » Voilà pour le lapsus, qui a sans doute fait sourire ses adversaires politiques qui n’ont certainement pas toujours goûté le quotidien d’élu d’opposition sous l’ère Madrelle. Mais à l’heure des « Au revoir », ils ne lui en ont pas tenu rigueur, participant avec les élus de gauche à une longue salve d’applaudissements.

L’ancien président est ensuite resté assis à la tribune jusqu’à ce que le vote désignant son successeur soit clos et que, comme attendu et sans fausse note (les 44 voix de la gauche se sont portées sur lui), le conseiller départemental du Sud-Gironde Jean-Luc Gleyze lui succède. Après l’accolade, Philippe Madrelle est allé s’asseoir dans le public et le nouveau président s’est installé dans son fauteuil.



Puits d’amour 

Dans l’ambiance encore détendue de cette rentrée des classes, Jean-Luc Gleyze, 52 ans, a lui aussi reçu un accueil unanime. Applaudissements de tous lors de l’annonce de sa victoire, et la même chose en fin de séance quand, gentil symbole, il a invité tous les élus à venir déguster des “puits d’amour”, pâtisserie typique de Captieux, pour accompagner le vin de l’amitié. Gageons que l’amitié et l’amour ne seront pas toujours au rendez-vous des séances du Conseil départemental. Mais, hier, le premier discours du nouveau président a été plutôt apprécié de tous, même par les opposants qui attendent de lui une nouvelle façon de diriger la collectivité. 



« Ascenseur social »

Jean-Luc Gleyze a dit espérer incarner ce « souffle nouveau » et souligné l’étrange enchaînement des faits qui l’a mené, lui, ex-conseiller général du canton le moins peuplé de Gironde, à prendre les rênes du plus grand département de France. Lui qui a débuté sa carrière comme employé de mairie à Captieux a tenu à rappeler la singularité de son parcours : « Je ne suis pas dans le moule habituel du parcours politique balisé. Je suis un pur produit de l’ascenseur social à l’époque où il suffisait de le sonner pour qu’il arrive. »


Une fois le président élu, le conseil départemental a désigné ses vice-présidents, dont les délégations ne seront officiellement attribuées que le 10 avril. Ils seront 15, dont huit femmes au premier rang desquelles le maire d’Eysines Christine Bost qui sera première vice-présidente. •

Photo : L’accolade du président sortant (à droite) à son successeur © Fabien Cottereau / Sud Ouest