Cela n’a rien d’une surprise : Alain Juppé avait déjà annoncé la couleur il y a plusieurs mois. C’est désormais confirmé : les taux d’imposition de la ville vont augmenter de 5% à compter de l’année fiscale 2015.

Le vote a agité les débats du conseil municipal hier, l’équipe d’Alain Juppé mettant en cause la politique du gouvernement alors que son opposition est convaincue que d’autres choix étaient possibles pour éviter la hausse des impôts locaux.

Les économies de l’Etat
Taxe d’habitation, taxe foncière sur le bâti ou le non-bâti, toutes les taxes locales sont concernées par cette hausse qui atteindra les 5%, a annoncé hier en séance l’adjoint aux finances Nicolas Florian. Comme Alain Juppé, il justifie cette hausse par la nécessité de trouver ailleurs l’argent que l’État a décidé d’économiser.
Celui-ci verse en effet tous les ans une « dotation globale de fonctionnement » à chaque commune, afin de l’aider à remplir ses missions de service public. En 2015, la baisse de cette dotation va entraîner un trou de 13,5 M€ dans les recettes de la commune, selon Nicolas Florian, juste au moment où ses dépenses augmentent à cause de la mise en oeuvre de réformes comme celle des rythmes scolaires.

La gauche à boulets rouges
Ces arguments sont balayés par l’opposition municipale, socialiste ou écologiste. Pour les élus de gauche, il y avait assurément d’autres moyens d’augmenter les recettes sans forcément faire grimper les taux d’imposition. Augmenter par exemple la taxe de séjour, les tarifs de la publicité en ville ou le stationnement, a par exemple évoqué l’écologiste Pierre Hurmic. Côté PS, on a une nouvelle fois dénoncé les « dépenses pharaoniques », liées à certains projets que l’opposition rejette : nouveau stade, Cité des civilisations du vin, Cité municipale.
Quoi qu’il en soit, cette hausse des taux va conforter la position de Bordeaux parmi les villes les plus fiscalisées de France. Et ce malgré plusieurs années de stabilité : les taux n’avaient plus été augmentés depuis 2009. •

Les taux d’imposition bordelais
24,13%
pour la taxe d’habitation. Nettement plus que Toulouse (18,7% mais +15% en 2015).
29,51%
pour la taxe sur le foncier bâti. C’est moins que Montpellier (31,18%) mais plus que Nantes (27,51%) ou Toulouse (17,64% mais +15% en 2015)
90,92%
pour la taxe sur le foncier non-bâti.

Photo : Les taux d’imposition bordelais n’avaient pas bougé depuis 2009, a rappelé Nicolas Florian © Thierry David / Sud Ouest