Quatre organisations syndicales de Kéolis, l’exploitant du réseau de bus et tram de l’agglomération bordelaise, ont déposé un préavis de grève pour la journée de dimanche.

A l’occasion de la fête de la musique, en marge de laquelle le réseau TBC est évidemment très sollicité par les usagers, CGT, CFDT, FO et CFTC entendent réaffirmer leur opposition à la généralisation de la Validation encouragée à l’entrée (VEE).

Un conflit qui dure
Ca n’est pas une première. Deux mouvements de grève ont déjà eu lieu sur ce motif (le 2 mars et les 29 et 30 mai). La VEE est un dispositif qui vise à lutter contre la fraude. Il s’agit de demander aux conducteurs de bus d’inciter les usagers à valider leur ticket lorsqu’ils montent à bord. Jusqu’ici, seuls les contrôleurs étaient en charge de lutter contre la fraude. Mais le rappel l’ordre est souvent suffisant pour que les usagers - tête en l’air ou vrai fraudeurs - ne commettent pas d’infraction. La direction de Kéolis souhaite donc généraliser ce dispositif. Mardi, elle menait d’ailleurs avec certains employés une opération de communication et de sensibilisation à ce sujet à l’intérieur des bus.
Mais côté syndicats, la VEE fait quasiment l’unanimité contre elle. Ils l’accusent d’être un facteur de tension supplémentaire entre le conducteur de bus et ses passagers, et donc d’alimenter le risque d’incivilités voire d’agressions. La marge d’appréciation laissée au conducteur, qui n’est théoriquement pas obligé d’appliquer la VEE s’il estime le contexte peu favorable, ne suffit pas à les rassurer.

Des agressions
Or, « deux agressions ont eu lieu en moins d’une semaine sur des lignes où la VEE est testée », affirme un représentant syndical. Par ailleurs, un conducteur aurait été mis à pied après un courrier - à la formulation apparemment très directe - adressé à la direction pour s’opposer à la VEE.
Pour les syndicats, annoncer un « réseau mort » pour la fête de la musique est donc un choix stratégique. Les conducteurs avaient jusqu’à hier soir pour se déclarer ou non gréviste, on ne sait donc pas encore quel sera l’impact sur le fonctionnement du réseau. En tout cas, aucune réunion de négociation n’est encore prévue entre syndicats et direction, ce qui laisse peu de doutes sur l’effectivité du mouvement.
Les prévisions de circulation devraient être connues demain. Chacun pourra alors anticiper ses déplacements et choisir des solutions alternatives afin de profiter quand même de la fête. •

Photo : Des bus et des trams manquent... et c’est toute la fête de la musique qui pourrait être dépeuplée © archives anthony rojo / anthonyrojo.com