Mardi prochain devrait être une journée cruciale pour l’avenir de la ligne D du tramway bordelais. Cette ligne, visant à desservir le quadrant nord-ouest de l’agglomération (le Bouscat, Bruges et Eysines en passant par la rue Fondaudège), et dont les travaux ont été engagés par Bordeaux Métropole, a vu sa déclaration d’utilité publique annulée par le tribunal administratif de Bordeaux en octobre dernier. Mardi, la cour administrative d’appel se penchera à son tour sur le dossier.

Elle dira si oui ou non « le projet présente des lacunes concernant son évaluation économique », comme cela avait été estimé en première instance. Pour Trans’cub en tout cas, cela ne fait pas de doute. L’association fait partie du collectif qui avait déposé le recours en justice contre la ligne D, qu’elle juge beaucoup trop chère à construire et non rentable du fait d’une fréquentation trop faible.

Ligne D, ligne E, même topo ?
Hier, l’association a porté un nouveau coup au projet en s’appuyant sur une étude réalisée par le cabinet Systra pour Bordeaux Métropole et qu’elle considère comme un soutien supplémentaire à sa cause. Cette étude porte sur le projet d’une future ligne E, qui irait de Bordeaux à Saint-Aubin-de-Médoc en passant par Caudéran, Le Haillan et Saint-Médard-en-Jalles (en fait la Liane 3 actuelle). Pour cette ligne E, l’option retenue serait celle d’un BHNS (bus à haut niveau de service) qui ne serait en fait – selon l’association – que la même chose que le « Tram’bus » préconisé depuis longtemps par Trans’cub.

L’association s’en réjouit, et surtout en tire des conclusions pour la ligne D : « L’étude sur la ligne E conclut à une absence de rentabilité du projet en tramway et à l’inverse, à une rentabilité du projet en tram’bus. Le tramway ne se justifie pas du fait de sa faible fréquentation : la valeur obtenue pour le tronçon le plus chargé (1 350 voyageurs), dans le cas d’une simulation en tramway, est faible et ne justifie pas ce mode. Toutes ces conclusions sur la ligne E sont applicables à la ligne D où Bordeaux Métropole annonce une fréquentation maximum nettement plus faible (1 100 voyageurs). » Pour Trans’Cub, Bordeaux Métropole doit donc en tirer les conséquences quelle que soit la décision de la cour d’appel et abandonner le projet de tram.  

Voila donc un nouvel épisode dans le feuilleton de cette ligne déjà marqué par les protestations sur le tracé, des aléas de chantiers et reports divers. Mais du côté de l’agglo, on assure que même une décision de justice négative ne signerait pas forcément l’acte de décès du tram D. •

Photo : Des travaux préalables ont déjà été menés sur ce qui devait être le tracé de la future ligne D, contestée par l’association Trans’cub de Denis Tesseire (ci-dessous) © archives thierry david / sud ouest