Comment vivent vraiment les étudiants ? Alors que les syndicats dénoncent une augmentation du coût de la vie étudiante (lire notre édition du 7 septembre), les résultats d’une enquête sur les conditions de vie des étudiants en Aquitaine viennent d’être publiés.

C’est la CUEA (Communauté d’Université et d’établissements Aquitains), une nouvelle entité créée par la loi Fioraso qui est chargée de coordonner l’action des établissements supérieurs au niveau régional qui a lancé cette étude.
Pour savoir comment vivent vraiment les étudiants, le mieux était de leur demander directement. Un questionnaire a donc été mis en ligne et diffusé auprès de plus de 68 000 étudiants. Ils sont plus de 10 000 à avoir répondu. Ce qui correspond à un taux de retour de 15% qui est satisfaisant et suffisant pour légitimer les résultats selon l’observatoire régional des parcours étudiants (ORPEA) qui a réalisé l’enquête.

41% travaillent
Les questions posées portaient sur le parcours et le choix des études, sur le logement, la santé ou encore les loisirs. Il en ressort que 41% des étudiants déclarent avoir une activité rémunérée et donc qu’ils travaillent en plus de leurs études. Une activité à laquelle ils consacrent 12h par semaine en moyenne au détriment du travail personnel dans le cadre de leurs études. « Ce sont les étudiants d’origine modeste qui travaillent le plus  » précise Mathieu Hazouard, conseiller régional en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche. « Il faut encore affiner l’étude pour voir si l’activité exercée n’est pas en lien avec la formation. Mais, c’est de toute façon un handicap pour la réussite dans les études. Nous devons travailler sur ce point pour faire diminuer l’échec en premier cycle.»

Difficultés à se soigner
Sur la question du logement souvent épineuse, l’enquête révèle que 80% des étudiants n’habitent plus chez leurs parents. Parmi ceux-là, 19% bénéficient d’un logement en résidence universitaire. Les autres se logent dans le parc privé et la moitié d’entre eux choisit la cohabitation. Sur le plan de la santé, les résultats sont plutôt inquiétants. Puisque 67% des étudiants affirment avoir déjà renoncé à des soins et 21% disent l’avoir fait faute de moyens. «C’est une interrogation pour nous poursuit Mathieu Hazouard. Qu’est-ce qu’on peut faire pour dépasser cela ?»
Les résultats de l’étude doivent encore être affinés. Mais cette enquête se révèle déjà être une base de travail précieuse pour les collectivités territoriales . Elle va leur donner les grandes lignes pour les politiques publiques à mettre en oeuvre les trois prochaines années. • SLA

Photo © Archives T. David / Sud Ouest