Le Conseil Municipal d’hier a été l’occasion pour l’opposition d’en remettre une couche sur plusieurs dossiers sur lesquels la Ville ne serait pas à la hauteur. De quoi agacer Alain Juppé.

La première attaque est arrivée sans surprise de Mathieu Rouveyre. L’élu socialiste s’en est pris à Virginie Calmels, l’adjointe en charge de l’économie et à la politique de l’emploi menée par la Ville, dénonçant une campagne de communication à propos du site emploi.bordeaux.fr et s’interrogeant sur l’intérêt de continuer à financer BGI (Bordeaux Gironde Investissements), l’agence pour le développement économique de la métropole. Réponse de Yohan David, conseiller municipal et directeur de la Maison de l’Emploi : « Si on ne faisait que de la com’, ça se saurait.» Et de citer le contrat passé avec la Cité du Vin ou encore le dernier forum pour l’emploi dans les quartiers. Alain Juppé lui a défendu BGI d’un péremptoire «si BGI n’existait pas il faudrait l’inventer.»

Tweet de coiffeur
C’est Michèle Delaunay qui lancé la deuxième salve revenant sur la qualité des constructions récentes dans Bordeaux. Un problème déjà soulevé par les élus socialistes lors de leur conférence de presse de rentrée. L’ancienne ministre parlant de réalisations de piètre qualité a précisé qu’elle voudrait « dans 20 ans pouvoir être fière de (ma) ville.» Ne souhaitant pas entrer dans le débat, Alain Juppé lui a répondu comme il le sait faire avec son ironie mordante que « tout le monde reconnaît que Bordeaux s’est considérablement dégradée depuis 20 ans... Vous faites une dramatisation ridicule de l’effondrement d’un balcon.» (Un balcon d’un immeuble du quartier Ginko est tombé provoquant cette réaction des élus d’opposition sur la qualité des constructions ndlr).
Emmanuelle Ajon est ensuite revenue à la charge sur l’école de la Benauge. Photos à l’appui, elle a dénoncé une nouvelle fois, l’état d’abandon de cette cité scolaire qui ne sera « pas rénovée avant 2017 ». Jérôme Siri, maire adjoint du quartier lui a rappelé que des études étaient en cours et que les travaux de rénovation devaient commencer en 2016. Alain Juppé qui commençait à s’échauffer a alors pris un malin plaisir à lire à haute voix le dernier tweet de Michèle Delaunay : «Nicolas Florian, Virginie Calmels même coiffeur, même combat.» On a vu des débats voler plus haut. Il ne fallait pas plus qu’une nouvelle intervention de Mathieu Rouveyre sur les équipements délaissés et les millions accordés au Grand Stade pour mettre le feu aux poudres et provoquer une suspension de séance. Les débats ont repris plus apaisés sur la politique du livre et la gratuité dans les bibliothèques. • SLA

 Photo © T. David / Sud Ouest