Du 5 au 9 octobre, Bordeaux accueillera le Congrès Mondial sur le Transport Intelligent (ITS). Environ 10000 congressistes, spécialistes mondiaux des technologies et véhicules de demain, seront présents. Cette semaine, Direct Matin Bordeaux7 vous présente quelques unes des innovations qui marqueront ce rendez-vous.

Si les constructeurs travaillent aujourd’hui à créer des voitures dont il sera un jour possible de lâcher le volant sur la route (lire notre édition de mardi), il existe déjà sur le marché des véhicules autonomes parfaitement opérationnels : ce sont des navettes qui circulent en sites fermés sur des itinéraires bien déterminés.
Grandes usines, hôpitaux, aéroports, campus universitaires... Sur ces grands espaces privés, la réglementation autorise en effet la circulation de véhicules sans chauffeur et sans infrastructure dédiée (rails...). Dans les grandes usines, les véhicules-robot autonomes sont monnaie courante depuis des années pour le transport de matériel. Les évolutions technologiques les rendant de plus en plus fiables, ces navettes trouvent leur place aussi pour le transport de passagers  Avant de se déployer un jour dans les villes ?

En démonstration au Lac
Pour les constructeurs spécialisés, le congrès ITS sera en tout cas l’occasion de se faire connaître, de convaincre et de vendre. La société française Navya y présentera en avant-première mondiale son véhicule « 100% électrique et autonome, concentré de savoir-faire technologique et de design ultra-moderne» dont même le nom n’a pas encore filtré. On sait qu’il utilise caméras en stéréovision, lidars, GPS, IMU et odométrie pour lui permettre d’évoluer en tous types d’environnement. Il en fera la démonstration en assurant la liaison Parc des expos - Palais des congrès pendant tout le salon.

Guidage et supervision
Sur sa route, il croisera sans doute la navette EazyMile. L’histoire ne dit pas si les véhicules autonomes se saluent entre-eux, en tout cas cette navette développée par le constructeur Ligier (spécialisé dans les véhicules électriques) vise la même cible : les grands sites privés, où ces véhicules sans conducteur peuvent relier les bâtiments éloignés ou assurer «le dernier kilomètre» entre un parking, une station de métro et le lieu de destination finale. Les technologies de guidage et de supervision (c’est à dire la prise de décision) les rendent autonomes sur ces trajets courts et programmés, avec la capacité de s’adapter à des événements non prévus (obstacle sur la chaussée par exemple). La navette EasyMile EZ10 se guide en effet grace à un GPS (développé par l’entreprise basque Robosoft), des lasers et des caméras qui lui permettent de cartographier son environnement en permanence et détecter les obstacles. A l’intérieur, 6 places assises et 6 places debout, un écran tactile pour indiquer la station demandée. Présentée l’an dernier, EZ10 est prête à la vente. Le constructeur français espère commercialiser 30 à 50 véhicules dès l’an prochain, environ 200 par an à moyen terme.•
 Sophie Lemaire

Photo © R. Escher