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« Toutes les filles se sont inscrites à l’atelier danse, les garçons à celui des cabanes. Est-ce que c’est vraiment gênant ? » Parce que les enseignants et les éducateurs sont sans cesse confrontés à ce genre de situations, le collectif pour l’égalité filles/garçons 33 (EFG 33) organise aujourd’hui au centre social Génicart de Lormont, une journée de stage sur les relations entre les filles et les garçons et le rôle des adultes.
Le collectif EFG 33 est né suite au retrait par le gouvernement de l’ABCD de l’égalité. Convaincues que la question du sexisme et de l’égalité entre les filles et les garçons est essentielle, plusieurs organisations comme la FCPE pour les parents d’élèves, le syndicat d’enseignants FSU ou le Planning Familial entre autres, ont décidé de mutualiser leurs moyens pour poursuivre au niveau local, la démarche entamée par le gouvernement. Avec le collectif, « nous avons déjà rencontré le Directeur d’Académie. Mais là, nous avons décidé d’élargir nos actions. Ce stage s’adresse aux enseignants mais aussi aux infirmières, assistantes sociales, aux animateurs ou aux agents territoriaux. Tous les personnels qui s’occupent des jeunes de la maternelle au collège ou au lycée » explique Laurence Laborde, directrice d’école maternelle et co-organisatrice de cette journée. Une centaine de personnes venues de tout le département se sont inscrites pour participer au stage. Un succès auquel ne s’attendait pas forcément le collectif. « C’est la première fois qu’on touche autant de monde. Cela montre que cette question intéresse largement. Tous les jours, les personnels s’interrogent sur les relations entre les garçons et les filles » poursuit Laurence laborde.
« L’heure des mamans » Pour introduire le sujet, la journée de stage débute par une conférence de Sylvie Ayral et Yves Raibaud, enseignants-chercheurs et co-auteurs du livre « Pour en finir avec la fabrique des garçons ». Ensuite, les participants vont se retrouver en petits groupes pour des ateliers pratiques. « C’est l’occasion de secouer nos propres représentations et de voir qu’on reproduit beaucoup de stéréotypes » souligne Laurence Laborde. « Par exemple, il y a encore des enseignants de maternelle qui disent aux enfants, « c’est l’heure des mamans » renchérit Monique Nicolas du Planning Familial. Alors que ça peut-être le papa ou la nourrice ou la grand-mère qui vient chercher l’enfant.» Dans ces ateliers, les participants vont réfléchir notamment aux questions de parité ou à la manière de réagir face aux insultes sexistes pour tâcher de trouver ensemble des façons d’y répondre. « Nous allons aussi leur donner des clés pour observer l’occupation de l’espace par les filles et les garçons et des outils pour faire réfléchir les enfants à cette question », souligne Laurence Laborde. Un dernier atelier sera consacré à la littérature jeunesse et aux représentations qu’elle propose des relations homme/femme. Les participants vont être invités à réécrire l’histoire du petit Chaperon Rouge. « Et si c’était un garçon? »• Stéphanie Lacaze
Photo © F. Cottereau
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