Quand on dit drone, on pense tout de suite à un petit engin sans pilote dirigé à distance. Un gros joujou en quelque sorte. Mais Aymar de Blomac , le PDG de Territoires&Co organisateur d’UGS, le Salon international des drones et systèmes autonomes qui ouvre aujourd’hui à Bordeaux, veut tout de suite tordre le cou aux idées reçues : Le drone n’est pas seulement aérien mais « multi-milieux ».

Autrement dit, il existe des drones terrestres maritimes, et même sous-marins. Ce sont des systèmes autonomes, capables de se piloter seuls.

Un rendez-vous international
Le symposium UGS pour Unmanned Global Systems, le nom anglais des drones, entend bien montrer toute l’étendue de cette filière en plein développement, au cours de ce salon. Un millier de professionnels du secteur sont attendus, venus du monde entier et notamment des Etats-Unis et d’Israël, les deux plus gros pays producteurs de drones avec la France. Au programme de ces deux jours de rencontres, une quarantaine de stands d’exposants, des conférences, des ateliers et des démonstrations. Les participants vont ainsi prendre part à des ateliers de travail sur le modèle économique des drones et les retours sur investissement attendus. Ils vont également se pencher sur les problèmes de règlementation et de sécurité que posent ces systèmes en cas de survol d’un aéroport ou d’une centrale nucléaire par exemple

Un marché militaire
Le marché des drones ne concerne pas le grand public ou très peu. Il s’est bien vendu 100 000 drones volants en France en 2014, c’est même l’un des jouets les plus tendance pour Noël. Mais «c’est surtout un outil de photographe» souligne Aymar de Blomac même si les drones sont aussi utilisés en agriculture.
Car tout cela reste une goutte d’eau comparé au marché de la sécurité et de la défense. Il représente en effet 90% du marché total malgré la baisse des budgets de défense. Ainsi, le gouvernement vient de lancer un appel d’offres pour équiper l’armée française en drones. De son côté, l’armée américaine poursuit son objectif d’augmenter la part des drones dans sa flotte aérienne. D’ici 2025, ils devraient représenter 30% des appareils de l’US Air Force.
En ce qui concerne les autres types de drones, le secteur des drones maritimes est en plein développement. « Il existe déjà des bateaux sans pilote, précise Aymar de Blomac. Ils sont très utiles pour surveiller les zones sensibles comme le Golfe Persique du côté de la Somalie ou de l’Erythrée.» Rolls-Royce étudie même un projet de cargo porte-conteneur sans pilote.
L’ambition d’UGS qui a signé un accord avec Eurosatory, le grand salon international de défense et de sécurité, est bien de devenir un rendez-vous incontournable du secteur. L’an prochain, UGS se déroulera donc au sein d’Eurosatory. • SLA

Photo © G. Bonnaud / Sud Ouest