Au deuxième semestre 2016, un système innovant va moduler la voirie entre le pont Saint-Jean et le pont de pierre, en fonction du trafic.

Bordeaux est désormais la troisième ville la plus embouteillée de France, après Paris et Marseille, selon le dernier classement  du constructeur de GPS Tom Tom. Et, les choses ne devraient pas s’arranger, avec l’arrivée de 250 000 nouveaux habitants dans la métropole d’ici 2030. Malgré la création d’une nouvelle ligne de tramway et du pont Jean-Jacques Bosc.
Pour tenter de faire face à ce fléau, qui exaspère de plus en plus nos concitoyens, Bordeaux Métropole va expérimenter au deuxième semestre le « quai partagé », un système de partage des voies par signalétique électronique avec Aximum, une filiale de Colas (qui appartient au groupe Bouygues), le leader mondial de la construction de routes. Un démonstrateur va être mis en service au premier trimestre 2016 à Bordeaux, rive droite de la Garonne sur le quai Deschamps sur 700 mètres, en face du Parc aux Angéliques. « Cela coûte bien moins cher - 1,5 millions d’euros dans le cas présent -  que de construire de nouvelles infrastructures et c’est plus efficace pour fluidifier le trafic », met en avant Samuel Zerbib, directeur d’exploitation, en charge des équipements connectés à Aximum. « Regardez à Tokyo, c’est grâce à ce genre de système qu’il y a peu de bouchons dans la ville ».

Une première en France
Concrètement, en fonction de la circulation, le système va attribuer trois voies dans un sens et une voie dans l’autre. Une voie pourrait être dédiée au covoiturage. De grands panneaux à messages variables vont avertir au préalable les conducteurs du basculement de voies, et au sol des plots lumineux vont matérialiser la nouvelle configuration de la voirie. Et, « des caméras permettront de s’assurer que tout se fait sans incident », précise Samuel Zerbib.  « Ce sera une première en France », souligne-t-il. L’innovation a été présentée au Congrès mondial des transports intelligents à Bordeaux début octobre. Une première, qui n’est pas sans poser des questions juridiques, et nécessitera une évolution de la réglementation, avant d’être généralisée. À Bordeaux, l’expérimentation va durer entre douze et dix-huit mois.
C’est la première pierre de la route connectée de demain. Colas a récemment lancé un revêtement routier, qui produit de l’énergie solaire. Par ailleurs, Aximum, qui dispose d’un site à Villenave d’Ornon employant 250 personnes, travaille sur la gestion des parkings en ville. « Nous avons mis au point un système avec des capteurs sur chaque place, qui prévient le conducteur, via une application, quand son ticket de stationnement arrive à échéance ». Surtout, cela permet à la police de ne plus se déplacer pour mettre une amende. Tout est géré par informatique. Idéal pour faciliter le turnover sur les parkings. Bordeaux serait très intéressée. L’enjeu est majeur, car derrière la question de la fluidité du trafic, c’est aussi le problème de l’attractivité économique de la métropole qui se pose. • Nicolas César

Photo © S. Lartigue / Sud Ouest

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