Du 10 juin au 10 juillet 2016, Bordeaux sera l’une des 10 villes hôtes de l’Euro 2016 de football. A 7 mois du coup d’envoi de la compétition, l’UEFA fait le tour des villes pour communiquer sur l’événement.

Pas sur sa dimension sportive - la billetterie se porte déjà très bien alors même que les affiches des matchs ne sont pas encore connues - mais sur son volet économique : quelles retombées espérer pour les villes hôtes et, surtout, pour les entreprises qui souhaiteraient s’appuyer sur l’événement pour faire du business ? Hier, ce tour des villes faisait étape à Bordeaux et les équipes de l’Euro ont convié de nombreux chefs d’entreprises et acteurs de la vie économique locale au stade Matmut Atlantique. L’occasion de faire aussi le point sur l’organisation de la compétition à Bordeaux.   

La compétition. Bordeaux accueillera cinq matchs de l’Euro 2016, dont un quart de finale. On ne connaîtra les affiches que le 12 décembre à l’issue du tirage au sort, mais on sait déjà que deux équipes de haut de tableau viendront jouer à Bordeaux. La ville sera aussi le camp de base de l’équipe de Belgique, qui sera installée au golf du Pian-Médoc. De nombreux supporters venus de ce pays sont donc attendus

La fan zone. Elle sera installée aux Quinconces, pourra accueillir 60 000 personnes et sera divisée en trois secteurs : un espace pour la retransmission des matchs sur grand écran, un espace pour les nombreuses animations (ouvert tous les jours de 10h à 21h), un espace « hospitalité » pour les entreprises partenaires. Elle accueillera au moins huit concerts pour animer les jours sans match, dont deux avec des têtes d’affiche renommées et six pour la scène locale. Bordeaux Métropole a délégué la gestion de cette fan zone à un prestaire privé : C’est Girondins Events associé à l’agence d’événementiel Côte Ouest qui a été retenue.

Le stade. La question des accès au stade lors des cinq matchs bordelais fait évidemment l’objet d’une réflexion poussée. Bordeaux Métropole prépare un plan de mobilité qui prévoit notamment la mise en place de navettes en bus toutes les 1min30 entre la station de tram Bassins à Flot (ligne B) et jusqu’au stade.
 
Les retombées. Le Centre de droit et d’Economie du Sport de Limoges a mené une étude sur les retombées économiques directes que peuvent espérer le pays organisateur et les villes hôtes. Pour l’agglo bordelaise, cette étude présentée comme « réaliste » et « prudente » anticipe un impact de 126M€, directement injectés dans l’économie locale. Sur cette somme, 88M€ sont le fait des dépenses escomptées des spectateurs et visiteurs, 10M€ sont liés aux dépenses des organisateurs et équipes participantes. Des retombées - non chiffrées - sont aussi attendues et terme de création d’emplois (certes temporaires), de bénéfice d’image (des spots de présentation de la ville seront diffusés lors des retransmissions de match, suivies par quelque 150 millions de téléspectateurs dans le monde). UEFA, collectivités locales et CCI souhaitent maintenant convaincre les entreprises de se saisir de l’événement pour y trouver un support de développement de leur activité. Soit directement - par exemple en participant aux divers appels d’offre lancés par les organisateurs ; Soit indirectement en souscrivant aux « packs entreprises » proposés par l’UEFA. Des places en loges, des accès aux salons VIP, de l’événementiel... Tout est prévu pour permettre aux entreprises de soigner leurs clients ou partenaires et de faire du business à la mi-temps. « Ne croyez pas que c’est réservé aux grands groupes, soulignent les représentant de l’UEFA. Des offres sont accessibles pour moins de 900€ par personne et par match.»•

Sophie Lemaire

Photo : L’UEFA a invité de nombreux chefs d’entreprises locales au Grand Stade hier soir © Quentin Salinier / Sud Ouest