En plein coeur du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire (novembre), la Ruche Bordeaux souffle sa première bougie. Cet espace de coworking, installé au premier étage de la Philomathique de Bordeaux, est devenu en un an l’un des acteurs phares de l’écosystème local de l’ESS.

A l’origine, elle n’était qu’un essaim arrivé de Paris, où la Ruche est née en 2008 à l’initiative six entrepreneurs sociaux qui ressentaient le besoin de se regrouper pour mutualiser leurs moyens et mieux faire entendre leur voix. Six ans plus tard, le concept était florissant et le modèle économique viable. Désireuse de se développer, la Ruche obtenait au printemps 2014 le soutien technique, technologique et financier d’Orange pour l’ouverture de nouvelles implantations en région. Quelques mois plus tard, Camille Panczer ouvrait les portes de la Ruche Bordeaux.

Dans cette grande pièce, chacun bourdonne à sa guise. Les «Résidents», qui louent des espaces à plein temps, ont des bureaux attribués. Les autres, présents à mi-temps ou quart temps, s’installent où ils le souhaitent sur les grands bureaux répartis en ilôts. Une salle de réunion, un espace bar et détente, une ambiance cosy... La Ruche est chaleureuse. Mais alors que les espaces de coworking fleurissent un peu partout en ville, elle tient à ses spécificités.

A la Ruche, les abeilles sont toutes engagées dans des projets qui ont trait à l’Economie sociale et solidaire. « Ces projets doivent répondre à un enjeu de société - social ou environnemental - apporter quelque chose d’innovant au territoire, rechercher un modèle économique viable et adopter une gouvernance transparente et collaborative », détaille Camille Panczer, la jeune directrice. Parmi les 26 projets accompagnés depuis l’ouverture, on trouve par exemple Supercoop, projet de supermarché collaboratif, Ludo’Sens, une plateforme d’échange de jouets adaptés à des enfants «différents», la Fabrik à Déclik qui accompagne des jeunes à l’amorce de leur projet entrepreneurial...

La Ruche n’est pas un incubateur ou une pépinière. Il n’y a pas d’obligation de résultat, chacun s’installe aussi longtemps qu’il le souhaite. Mais autant que la nature du projet, l’état d’esprit des entrepreneurs qui les portent est un critère essentiel pour pouvoir intégrer la Ruche. « Notre ambition est de créer une vraie communauté d’échange. Ceux qui souhaitent juste s’installer à un bureau pour travailler avec un casque sur les oreilles ne sont pas vraiment dans l’esprit que nous recherchons. Les membres de la Ruche s’inscrivent dans une démarche de partage d’expérience et de contribution à la vie du groupe.» Même si chacun travaille à son projet, des temps d’échange, comme le déjeuner « buzz » du vendredi midi, sont proposés. « Nous ne sommes pas une structure d’accompagnement de projet, mais nous ne sommes pas non plus un simple espace de mise à disposition de bureaux, précise Camille Panczer. Nous avons un rôle de coordination de la communauté, de facilitateur et de connecteur entre les personnes.» Un concept qui semble répondre à une vraie demande, puisque la Ruche Bordeaux commence à se sentir à l’étroit dans ses locaux de la rue Abbé de l’Epée. Bientôt un nouvel essaimage ? • S. Lemaire

www.facebook.com/laruchebordeaux
Une place à la Ruche coûte 200€/mois pour un temps plein, 100€ pour un mi-temps, 70€ pour un quart temps.

L’ESS, q’est-ce que c’est ?
Secteur en plein essor, l’économie sociale et solidaire désigne « un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale »
selon la définition donnée par le Ministère de l’économie et des finances. « Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis.»

Photo : Camille Panczer, directrice de la Ruche bordeaux © SL