Alors que les autorités invitent à limiter les rassemblements pour raison de sécurité, alors que le deuil national décrété pour trois jours impose une certaine retenue, de nombreux organisateurs d’événements, ou d’activités se posent la question depuis samedi : faut-il annuler ? Ou bien maintenir ces rendez-vous, comme une réponse à ceux qui voudraient que la France vive dans la peur ?

La question se pose en particulier dans le monde de la culture, directement visée dans le cadre des attentats parisiens. Mais pas seulement.
Ce week-end, de nombreux événements sportifs ont été annulés. En Gironde, le trophée Bompard (patinage artistique) et le match de l’UBB en coupe d’Europe face à Clermont n’ont pas eu lieu. Raison de sécurité, mais aussi respect pour le deuil national. « Je comprend la décision des autorités (...) C’est plus sage », a commenté le président de l’UBB Laurent Marti. « Mais s’ils nous avaient autorisés, nous aurions joué car mon réflexe face à cette barbarie est de dire qu’il faut continuer à vivre. »

L’université reste ouverte
Un avis que partage assurément le président de l’Université de Bordeaux Manuel Tunon de Lara qui, dès samedi après-midi, annonçait sur les réseaux sociaux : « Tous les sites de notre université restent ouverts jusqu’à nouvel ordre et nos activités de formation et de recherche continuent. Aujourd’hui comme la semaine prochaine. » « C’est la meilleure réponse que nous pouvons faire à ces actes terroristes », explique-t-il dans le journal « Sud Ouest » ce matin. « Nous enseignons tout ce qui est combattu par les fanatiques et les extremistes. Notre mot d’ordre est simple : avancer et rester debout. » Pour autant, une réunion doit se tenir aujourd’hui qui se prononcera sur le maintien ou non de plusieurs rendez-vous liés à la vie universitaire, notamment le festival culturel Facts qui doit commencer demain.
à Bordeaux, la ville était en plein coeur de sa “Quinzaine de l’égalité et de la citoyenneté”. Un thème particulièrement d’actualité... Après avoir annulé les rendez-vous qui étaient prévus ce week-end, la mairie a décidé de reprendre le cours du programme cette semaine.  
Cette situation douloureuse a aussi pour effet indirect de relativiser bien d’autres actualités, qui choisissent d’elles-même de s’effacer. Comme ce mouvement social qui devait avoir lieu aujourd’hui devant la maison d’arrêt de Gradignan, il est reporté. Ce lundi, les pensées et les préoccupations seront tournées vers Paris. •

Photo archives F. Cottereau / Sud Ouest