Porté disparu après l’assaut contre le Bataclan, l’artiste marmandais installé à Bordeaux Alban Denuit figure parmi les victimes. Il avait 32 ans.
Les Eagles of Death Metal au Bataclan, pour ce fan du groupe de garage californien, un concert de rêve qui a tourné au cauchemar et a vu sa triste fin. Samedi, un espoir subsistait encore – avec les hôpitaux engorgés, peut-être était-il parmi les blessés pas encore recensés ? Mais, dans l’après-midi, la nouvelle est tombée. Comme un couperet pour ses proches, dont sa compagne, présente elle aussi au concert vendredi soir, mais qui était parvenue à sortir de la salle à temps. Sa disparition laisse un grand vide dans la communauté artistique de Bordeaux, où il était installé depuis plusieurs années. En premier lieu, à la Galerie Éponyme, dont le directeur Frédéric Aubert a fait part dans un communiqué de sa « profonde tristesse » : il venait de prendre sous son aile ce plasticien à l’oeuvre aussi fine que sensible, à l’art presque minimaliste qui usait des objets du quotidien pour inviter à réfléchir sur la norme, les standards, l’ordre... Ordre du monde compris. Une réflexion qui avait valu au diplômé des Beaux-Arts de Paris un doctorat en Arts plastiques à l’Université Bordeaux-Montaigne. Cette dernière, où il enseignait désormais, a prévu de lui rendre hommage prochainement, de même que ses amis artistes de La Réserve, le lieu d’art partagé de la rue de Marmande. •
L’un des derniers clichés publics d’Alban Denuit, à la Galerie Éponyme qu’il venait d’intégrer.© Galerie éPONYME |