C’était il y a dix mois : Une foule recueillie et silencieuse, hébétée par les événements de Charlie Hebdo et de l’HyperCasher. Ce lundi midi, les mêmes scènes. A midi pile, des rassemblements, organisés ou spontanés, ont eu lieu dans toute la ville. Avec peut-être, si c’est encore possible, un niveau de plus franchi dans l’horreur des événements. Mais partout la même détermination à faire bloc.
Dans la cour de l’Hôtel de Ville de Bordeaux (photo), pleine de monde, les mines étaient graves. Après une réunion improvisée de Bordeaux Partage - le conseil qui regroupe régulièrement les représentants locaux de toutes les religions, Alain Juppé a pris la parole sur le perron.
Puis il a invité la foule à une minute de silence, qui s’est achevée dans une Marseillaise toute en retenue. «Je sens que vous n’avez pas envie de vous quitter maintenant, a ensuite repris Alain Juppé, la gorge visiblement nouée. Et bien l’Hôtel de Ville est votre maison, alors restons ici ensemble autant que vous voulez.» Le maire est ensuite descendu dans la foule pour quelques poignées de main.
Ailleurs en ville, environ 200 personnes se sont rassemblées à Saint-Michel, quartier du vivre ensemble et de la mixité s’il en est, à l’initiative des commerçants. Mais d'autres aussi se sont réunies à la Victoire, sur le Campus universitaire, dans l’enceinte du commissariat central de Mériadeck, sur les marches du Grand Théâtre ou dans l’enceinte du Palais de Justice. Des rassemblements du même type étaient organisés dans les entreprises, et les mairies des communes de l’agglo, comme à Mérignac où un registre a été ouvert à l’attention du public.• SL |